Murder My Sweet … Duuuude … Sweeeeet … Duuuuuude …. Sweeeeet
Aaaaaah, les films noirs, toute une histoire. Je ne vais pas répéter tout ce que l'on peut savoir (ou facilement apprendre) sur ce film, il est l'un des modèles des films noirs, une adaptation impeccable de Chanlder (dont j'aime beaucoup la liste…) et c'est la première fois que nous retrouvons le personnage de Marlowe aux écrans. A vrai dire, après un premier visionnage, j'ai été agréablement surpris par "Murder My Sweet", alors que j'en étais septique, tellement de film noir peuvent être si banales et si mauvais que mon échine en tremblait. Mais cela dit, quel fût mon étonnement dès que ce long-métrage s'est mis en route … il est réussi du début jusqu'à la fin sur la plupart des plans, et c'est en effet l'un des meilleurs films noirs qu'il m'a été donné de voir, en espérant que cela change avec un nouveau film noir dont le personnage principal serait interprété par … allé … Gabriel Macht … ah merde, ça a été fait …
Le scénario de ce petit chef-d'œuvre est magnifiquement orchestré par Edward Dmytryk, on suit un brave détective qui mêle plusieurs de ses affaires, et il n'y a rien à reprocher sur l'intelligence du scénario, on est loin de pouvoir se perdre, et on est aussi loin de ne pas se poser de questions. D'ailleurs, dès les premières secondes nous vient une question en tête "Pourquoi Marlowe a-t-il les yeux bandés ?", et les questions s'accumulent tout le long du film. L'intrigue en soit n'est pas complexe, elle sera cependant capter notre attention durant plus d'une heure et demi avec pas mal de rebondissements et de retournements, mais personnellement, ça n'est pas l'intrigue elle-même qui m'a le plus intéressé, mais c'est surtout les personnages que je trouve tout aussi captivant qu'interprété, et bien évidemment, c'est le personnage de Marlowe qui a su attirer mon regard.
Des personnages cyniques, on s'en est bouffé une quantité astronomique, et pas que dans les films noirs. C'est l'occasion de donner une raison au spectateur de rester devant le film quand l'un des personnages tire la gueule en balançant deux/trois pics bien trouvé … bon la plupart du temps, l'effet recherché passe à côté, mais là, c'est tout autre chose. Dick est cynique. Dick Powell, que l'on a connu pour un tout autre registre, se plonge dans le personnage du détective de Chandler avec une agilité monstre, il est très fidèle à la philosophie du détective, hormis peut-être le côté cultivé qui n'apparaît pas dans son interprétation, mais ici on a à faire à cette image du détective qui n'est même pas appréciable mais qu'on adore. Et je ne peux que féliciter la voix off très justement endossée par Powell où l'on a le droit à des moments de cynisme et de sarcasme unique, et on en retrouve tout autant dans les dialogues. Dick Powell est Marlowe et il n'a rien à envier aux grands de ce monde qui ont connu le même rôle. L'une de mes phrases favorites restera "He died in 1940, in the middle of a glass of beer. His wife Jessie finished it for him." Ce qui veut dire : Il mourut en 1940, dans la moitié d'un verre de bière. Sa femme Jessis le finit pour lui … ma traduction est-elle bien raisonnable ?
Avec "Murder My Sweet", on a à faire à la définition du "Film Noir". Certes on retrouve tous les codes (qui sont devenus aujourd'hui des clichés) tel que le privé qui espionne les gens sans la moindre discrétion, les personnages qui se cassent en plein dialogue parce que tout d'un coup ils sont fatigués, les effets de flou quand on a bobo à la tête et j'en passe … mais c'est surtout l'occasion de nous montrer de belles prouesses techniques comme ce plan où Moose apparaît derrière Marlow (personnage très intéressant aussi), ou encore le passage où Marlowe est sous l'emprise de la drogue. Même si l'effet à "vieillit" il n'en demeure pas moins efficace. Enfin bref, voici un incontournable du "Film Noir" qui nous donne un petit élan de nostalgie, puisque en effet, le "Film Noir" n'est plus ce qu'il était.
Bon Film :)
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