L'EMPLOYÉ DEVENU PATRON !

ADIEUR MONSIEUR HAFFMANN est un film réalisé par Fred Cavayé.
Auteur de 3 très bons Policiers/Thrillers à la française POUR ELLE, À BOUT PORTANT, MEA CULPA, le jeune et prometteur Fred Cavayé à fait très rapidement parti des réalisateurs de la nouvelle génération à suivre !

Puis vint le virage brutal de de RADIN ! et LE JEU, Deux comédies bien assumées dans deux deux styles différents, le burlesque aux gags visuels bien gras d'un coté et le style huis/clos théâtral de l'autre. À vouloir jouer au touche-à-tout, ce nouveau film est-il est le patchwork parfait et le mélange des styles saupoudrés de suspenses auquel le réalisateur nous as habitués ?

Ce réalisateur au parcours atypique se lance dans ADIEU MONSIEUR HAFFMANN !, adaptation de la pièce de théâtre de Jean-Philippe Daguerre. Tout en reprenant les codes et les éléments qui avait fait le succès de la pièce, ce quasi huis-clos repose toujours sur le trio principal composé du talentueux joaillier Mr Haffmann, son assistant Mr Mercier et sa femme Blanche. Ces deux derniers espérant vivement fonder une famille dans un contexte d'Occupation Allemande.

Le film à tout pour cartonner !

Un Réalisateur expérimenté. Un Casting Prestigieux. Un succès Théâtral aux 4 Molières.

Si la pièce possède trois personnages aux valeurs radicalement différentes et complémentaires, on pourra dire qu'ici c'est véritablement Gilles Lellouche qui est mis en avant, incarnant une France sous l'occupation aux motivations et aux idéaux très ambigus. Il envie le talent et la famille qu'a réussit à construire son patron. Ce cadeau empoisonné que lui fait Mr Haffmann au début du film ne fera que faire ressortir ses principaux défauts. La structure typique du personnage Tragique : L'envie d'aller trop loin trop vite tout en brûlant les étapes essentielles de la réussite d'un bon artisan ou d'un bon père de famille...

L'excellent Daniel Auteuil est quand à lui un brin sous-exploité ! Il y aurait eu là l'occasion de créer une véritable inversion hiérarchique à tout les niveaux. De Patrons autoritaires et intransigeant, on aurait voulu le voir devenir empathiques et pleins de valeurs et non relégué au simple statut de Juif caché dans la cave...

Le mélodrame est essentiel à ce genre de récit quand L'AMOUR et L'HISTOIRE sont aussi liés. Malheureusement la relation Gilles Lelouche/Sara Giraudeau n'est réduite qu'au statut de couple ne parvenant pas à avoir un enfant. Montrer davantage que le personnage de Blanche aime son mari malgré ses multiples défauts aurait permis de faire ressortir plus durement son acte fatidique à la fin du film. À ce niveau, la pièce de théâtre parvenait bien à recentrer l'essentiel des thématiques explorés autour et seulement autour des personnages pour leur donner encore plus de consistances.

Et qu'en est t-il de la mise en scène un peu plate ? On peut être surpris par l'absence de grandeur à l'image mais n'est-ce pas pas le but quand on souhaite adapter un huis-clos théâtral ? ici on ne sortira pas de la rue commerçante de Mr Haffmann et nous ne verrons à aucun moment un mouvement de caméra appuyant la détresse d'un personnage. Le rythme nous embarque sans jamais nous ennuyer mais pourrait facilement être comparé à celui d'un téléfilm tant le récit souhaite explorer de nombreux thèmes déjà dévellopés de très nombreuses fois au cinéma mais sans jamais les appuyer de quelques manières que ce soit...

Entendre davantage le texte aurait été un plus, surtout quand l'héritage théâtral se fait aussi bien sentir !