Je ne connaissais pas le cinéma de Kim Ki-duk, j'ai souvent lu des critiques élogieuses sur lui, je me suis laissé tenter par celui-ci, malgré un pitch sentant le pathos et au final, je n'ai rien eu d'extraordinaire, pire encore, il ne m'a pas donné envie de voir ses autres films.

C'est mal filmé, même celui de "Louis la brocante" cadre mieux (petit hommage à cette série qui vient de prendre sa retraite). J'ai du vérifier la date de sortie, c'est bien 2001, j'ai crû me retrouver devant des films fauchés des années 60 ou aux balbutiements d'un réalisateur qui se fait la main pour trouver sa voie, rien de tout cela, c'est du niveau d'un téléfilm. Le traitement de l'histoire n'arrange pas les choses, elle tient une heure, avant de s'écrouler lors de la deuxième heure et de se conclure dans une dernière demi-heure ridicule, plongeant définitivement le film dans les bas fonds.
Un frère blesse accidentellement (ou pas) sa sœur à l’œil, malgré la perte de la vue de celui-ci, elle garde tout son charme, un jeune homme timide s'éprend d'elle, tout comme un militaire américain, qui la demande en mariage, en lui promettant de lui rendre la vue après une opération coûteuse. Ça sent le pathos, mais bon, il y a aussi le métisse qui vit avec sa mère dans un bus, rejeté par les habitants du village, qui vit de la vente de chiens dont le patron est un ancien flirt de sa mère, celle-ci envoyant des lettres aux USA en espérant une réponse du père de son fils, d'ou le titre, vous suivez ?
Malgré tout, j'ai eu envie de le voir. Malgré le manque de dialogues, les personnages sont intéressants, même s'ils ont de gros soucis psychologiques. En effet, la jeune femme aime que son chiot lèche son entre-jambe (sic), l'amoureux aime la mater, le métisse a des pulsions violentes envers sa mère et ils mangent des chiens! Non mais c'est quoi ce bordel ? Ce n'est donc pas une légende, en Corée du Sud, ils mangent des chiens, le choc! Il faut dire qu'ils sont pauvres, c'est surtout une question de survie.
Toutes ces histoires s'entrechoquent, mais en dehors des trois personnages principaux, les autres cabotinent en permanence, puis ils ont des réactions assez particulières, j'avais plus l'impression d'observer un hôpital psychiatrique en plein air, une sensation plus que confirmer lors des dernières minutes du film, ou cela part dans un grand n'importe quoi, comme un mort que l'on retrouve enterrer dans un champ, avec seulement les jambes apparentes ou une attaque à l'arc dont une flèche finit dans l'intimité d'un homme. Vraiment n'importe quoi, un drame qui se finit malgré lui dans le burlesque d'un goût plus que douteux, je me demande si Kim Ki-duk était conscient de ce qu'il était entrain de faire. Après une petite recherche, je découvre que ce film est son autobiographie, cela explique beaucoup de choses et j'espère qu'il suit une thérapie pour ne pas sombrer dans la folie, comme ses protagonistes.

Un drame, ou les chiens sont maltraités (moi aussi d'ailleurs), ou le temps semble plus long qu'ailleurs, ou les gens sont fous et cumulent divers handicaps (ils sont punis, car ils mangent des chiens), ou le pathos est lourd et qu'à la fin, j'ai juste envie d'oublier ce film et de ne pas me retrouver devant une nouvelle réalisation de Kim Ki-duk.
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le 9 mars 2014

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Laurent Doe

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