Dans la Corée du sud des années 1970, trois destins se croisent dans une région sous occupation américaine. Chang-kuk est un métis, né d’une mère coréenne et d’un soldat afro-américain, disparu sans laisser de traces. Sa mère continue d’envoyer des lettres à son père, qui finissent toujours par revenir à l’expéditeur avec le tampon « adresse inconnue ». Eun-wook est une lycéenne borgne un peu paumée, elle finit par sortir avec Ji-heum, apprenti peintre timide et tête de turc locale. Comme dans The Coast Guard, le destin des personnages est intrinsèquement lié à la présence américaine en Corée, Chang-kuk par son ascendance bien sur et les deux adolescents via un triangle amoureux qui va s’installer avec un jeune soldat américain accro au LSD.

La campagne coréenne des années 1970 recréée par Kim Ki-duk est évidemment très sombre. La pauvreté y est omniprésente et le camp américain semble dominer toute l’économie locale. Ostracisé par son statut de métis, le protagoniste ne semble avoir aucun répit, tout comme le jeune peintre timide qui se fait martyriser par des lycéens l’interpellant en… anglais. Oui, le réalisateur n’y va pas vraiment de main morte et c’est un peu dommage. Autant la première heure est agréable et offre de très belles scènes comme le déterrage d’un squelette d’un officier communiste par des vieillards nostalgiques, autant la deuxième enchaîne les poncifs et s’enfonce dans le pathos. Sortez les violons: l’adresse inconnue sera finalement trouvée mais évidemment trop tard, plutôt que de garder son oeil tout neuf offert par l’Oncle Sam, Eun-Wook le crèvera. Bref, c’est un peu indigeste. Peut être que cette surenchère est voulue par le réalisateur ? Elle a toutefois du mal à passer pour le spectateur.
Coulis
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le 16 janv. 2013

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