L'ironie du titre ne se retrouve pas dans le film, lequel n'a rien d'une comédie et encore moins d'une étude de moeurs. L'adultère consommé séparément par Bruno et Fabienne (Vincent Cassel et Karine Viard) sanctionne, pour lui, des désirs particuliers, et, pour elle, comme un passage à vide. Le temps d'un jour et d'une nuit, leur vie conjugale semble s'offrir une pause ou une trêve qui s'achèvera au petit matin.
La faiblesse du film tient d'une part à la pauvreté psychologique des personnages, qu'on a dès lors bien du mal à identifier; et d'autre part, à la médiocre envergure du sujet. Dans ce milieu de jeunes bourges, on parle sexe sans beaucoup de retenue, et la réalisatrice Christine Pascale s'imagine peut-être nous apprendre qu'il existe, dans le couple, des fantasmes inassouvis. A cet égard, la longue scène ou le jeune époux s'en remet aux pratiques d'une maison très spécialisée parait aussi insignifiante que convenue. On cherche vainement, dans ce film qui se flatte sans doute de dépasser certains tabous et de "parler moderne", la moindre personnalité, quelque signification parabolique (cette obscure histoire de trafic de drogue?) ou tout au moins un discours original et ambitieux.