Souvent oublié dans l'immense filmographie du maître transalpin, Aenigma amorce la lente agonie de son oeuvre, déjà entraînée par le déclin du cinéma de genre italien des 80's.
Suite à une mauvaise plaisanterie de la part de ses camarades, Kathy, une adolescente au physique ingrat et mal dans sa peau, est victime d'un accident qui la plonge dans le coma. L'âme torturée de cette dernière va cependant orchestrer de son lit d'hôpital une terrible vengeance qui s'abattra sur les jeunes filles d'un internat..
A mi-chemin entre Carrie et Suspiria, Aenigma tente de porter à l'écran un script peu original mais relevant toutefois d'un certain potentiel, à condition de l'exploiter comme il se doit. Fulci ne s'embête ni à singer son oeuvre en une copie des classiques de De Palma ou d'Argento, mais il ne s'embête pas non à tenter de réaliser un bon film.
Difficile de sauver cet indigeste film de fin de carrière de Fulci, tant l'auteur et sa maestria semblent être aux abonnés absents derrière la caméra. Les acteurs sont en pleine léthargie, ce qui ne va pas aider à s'impliquer émotionnellement dans le récit ou pour le personnage de Kathy. Le scénario est confus, et à la limite du compréhensible, entre séquences de meurtres aléatoires (des escargots tueurs?) et un personnage plongé dans le coma et qui se décompose de plus en plus au fil de l'intrigue pour une raison inconnue.
Les scènes de romance et de sexe se montrent bien timides, quand elles ne sont pas complètement ridicules : Lara Naszinky et Jared Martin ne partagent aucune alchimie à l'écran et ne semblent pas avoir envie de faire semblant de s'embrasser.
Pourtant, tout n'est pas à jeter dans ce film. Fulci parsème ce dernier de scènes de meurtres à la limite de l'onirisme, masquant de ce fait un scénario en l'état très faiblard. La bande-son se montre plutôt efficace par moments, composée par Carlo Maria Cordio, l'homme à qui l'on doit les musiques entêtantes -pour être poli- de Troll 2.
Enfin, une scène se dégage néamnoins du métrage, et ce sera d'ailleurs la seule que le spectateur retiendra: celle du musée, dans laquelle une statue prend vie. Le temps de cette scène, Fulci affiche un soubresaut artistique et livrera une brève fulgurance avant de retomber dans la platitude la plus totale pour l'heure restante.
Attention! Toutefois, si vous comptiez regarder Aenigma en version française, passez votre chemin, tant la synchronisation labiale est inexistante et le doublage catastrophique. Cela ne fera que gâcher votre expérience d'autant plus.