Le film est une lente et sombre tragédie, et avec un énorme pessimisme sur ses personnages, et le plus fort, c'est qu'il tient toujours sa ligne droite, alors qu'on aurait pu craindre à un polar à la Fargo à un moment donné.
Le film repose sur Wade Whitehouse, interprété par un très grand Nick Nolte, qui se laisse dériver après son divorce, ses relations difficiles avec sa fille, et le grand trauma de vie qui est la haine qu'il éprouve pour son père, lui reprochant 1001 souffrances subies à son enfance.
Ce père, incarné par James Coburn, récompensé d'un Oscar, représente sans doute ce qui est le pire pour un fils ; ivrogne, violent, n'éprouvant aucun amour que pour lui-même, jusqu'à laisser reposer son épouse morte dans un lit sans que ça n'ait l'air de le tracasser. Ce personnage-là fait partie de ceux qu'on a envie de détester, et Coburn arrive très bien à rendre cela. Il apparait aussi dans les flash-backs (filmés en 16mm avec du grain) avec ses deux fils où Coburn apparait les cheveux teints en noir.
D'ailleurs, Willem Dafoe apparait aussi, mais assez rapidement, dans le rôle du fère de Wade Whitehouse. Il est le narrateur de l'histoire, et si il est étranger au drame qui se joue, il regarde ça d'un air très distancié, comme pour montrer que lui s'en est sorti, tout simplement en partant de cet endroit enneigé.
Le film est assez dur, avec ses personnages qu'on ne dirait pas fous, mais qui sont sous tension ; peut-être à cause de cette neige incessante, peut-être à cause de leurs vies dissolues. Il est intéressant de noter que l'on ne sortira jamais de cette ville.
Nick Nolte apporte beaucoup à ce film, vu qu'on ne le quitte quasiment jamais, à le voir souffrir, y compris une dent dont la douleur le rend exécrable auprès de sa fille ou de sa copine (excellente Sissi Spacek). Mais on voit bien la relation haine-amour qu'il a avec son père.
C'est le genre de films pas aimables du tout que j'aime voir, car ça reste assez surprenant à voir jusqu'où on peut aller dans la destruction de soi.