C'est du pur Mandico, avec ses qualités et ses défauts. Forcément il en fait parfois un peu trop, comme débordé par son propre plaisir, il en rajoute en filles dénudées, en Kate Bush et en Ange bleu, en symboles phalliques, bref en "Mandicoteries".
Mais c'est justement pour ça qu'on l'aime l'animal, parce que quand il tient une idée il ne la lâche pas, avec par exemple ses armes affublées de noms de marques de luxe, parce qu'il a compris que quand on a sous les yeux une révélation si étrange que cette Paula Luna il faut la mettre face caméra, parce qu'il sait qu'un fétichiste du septième art ira chercher la transe dans les obsessions d'un réal, dans les références nichées dans le moindre plan, et forcément dans une salle, unique lieu pour profiter pleinement de l'incroyable rendu du scope 35 mm et du son entièrement post-synchronisé, jusqu'à la dernière seconde d'un générique au goût de cendres, hypnotique comme la boucle de Kompromat.
Et quelles que soient les failles de cet "After Blue" je salue le courage de ce garçon, seul sur sa planète cinéma, sorte de fils spirituel d'un Jodorowsky avec son western spatial, orphelin du vrai Z d'antan et capable de ne pas surfer sur le succès de ses "Garçons sauvages" en revenant au cinéma "invendable" de ses courts.