Je m'apprête à jouir sur After Earth des joies nouvelles de l'expatrié: avoir vu le film avant tout le monde et donc pondre ma critique avant tout le monde. Et il me faudra au moins ca pour me remettre du traumatisant 9è épisode du Trone de Fer qui m'a saccagé ma viiiie beeuuuuhahahaaa. Mais trève d'autobiographie, place à la critique:

PETITS SPOILS DE REALISATION MAIS PAS D'INTRIGUE

After Earth débarque dans une actualité blockbusterienne saturée de films de science-fictions apocalyptiques ou post-apocalyptiques: Oblivion, WWZ, White house down, Pacific Rim, ... Un vraie obsession à retardement depuis 2012, le temps de réagir à l'engouement populaire pour l'apocalypse. Alors comment s'en sort After Earth? En faisant le pari de l'originalité: on est dans le futur, on a eu à se battre avec une espèce extra-terrestre, on a tout misé sur l'armement, on a des écrans bleus holographiques en 3D, des vaisseaux spatiaux, on ... ah non pardon, je me perds dans mes notes. Ah, oui, voila, le parti pris un tantinet original d'After Earth c'est de tout axer sur le coté robinsonnade futuriste sur une terre pré-historique. Exit les combats interstellaires, les vagues de morts-vivants, les immeubles en flammes. A la place, ce sera Koh-Lanta avec un enfant agaçant. Autant y aller franco: c'est Will Smith qui a écrit le scénario, et Will Smith n'est pas scénariste. Will Smith bourre donc le film d'incohérences. Will Smith ne veut pas trop se fouler la rate, donc il blesse son personnage dès les premières minutes. Will Smith veut promouvoir son fi-fils (mais sans trop avoir à jouer avec lui hein, car un ado c'est relou), donc il fait une histoire ou on ne voit que lui.
Voila donc la-preuve-vivante-que-l'égalité-des-chances-est-une-blague qui part pour une balade en forêt sur la planète Terre à la recherche d'une sorte de clé 3G en forme de raquette de ping-pong. La planète a pas mal changé en mille ans. Les scientifiques seraient surpris. Les biologistes des prouesses évolutives des mammifères et des plantes: les oiseaux sont devenus très grands, la végétation encaisse des variations de température de 40°C tous les jours, les êtres vivants se sont tous habitués à des concentrations létales d'oxygène dans l'air. Nos amis géologues s'émerveilleraient de voir des falaises immenses pousser à vue d'oeil en Californie et des fleuves capables de les escalader. Et les archéologues s'étonneraient de la vitesse à laquelle les restes d'une civilisation telle que la notre (villes, villages, routes, voitures, etc...) ont disparus si rapidement.

Le fiston est coaché en live dans son périple par un papa apathique (on l'appellera papathique) tant à cause de la direction d'acteur qu'aux anti-douleurs qu'il s'injecte, la faute à une vilaine blessure à la jambe qui le fait bien souffrir. Car dans After Earth on a inventé les vaisseaux spatiaux mais pas les anti-douleurs sans les effets secondaires que sont les somnolences sévères et les troubles de la vision. On a aussi inventé des sabres assez cools, mais pas de pistolets, ce qui est dommage.

Mais je suis maniaque, et j'ai l'air de démolir le film alors que tous ces détails ratés constituent une sorte d'humour involontaire très distrayant. Vous rirez quand vous verrez l'aigle dépressif, quand papathique s'injectera une énorme bulle d'air dans le système sanguin, ou quand le jeunot tentera désespérément de capter un Wifi en plein péril.

Tout ca mis à part, la réalisation est fort honnête avec une première séquence spatiale qui envoie du bois. Certaines séquences de très bonnes qualités relèvent l'intérêt assez fréquemment. Le suspense est bien entretenu quoique parfois assez artificiellement, avec une surenchère de checkpoints à atteindre (l'abri à trouver avec que le froid ne tombe, très "The thing", ou l'air limité en l'absence de capsule). On a rarement été aussi proche du jeu vidéo dans le film d'ailleurs, car outre ce système de checkpoint et de temps limité, papathique s'apparente à un HUD parlant qui indique l'approche des ennemis et donne des conseils au joueur débutant. J'ai aussi aimé l'idée de "détection de la peur" par le monstre qui impose au héros le challenge de maitrise de soi (façon Jedi, la classe et Yoda en moins). Enfin, je n'ai pas été dérangé par la musique, un point positif quand la tradition veut que chaque action soit soulignée par un tambour et la moindre émotion par un violon. Seul vrai ratage, particulièrement inattendu étant donné la parenté des acteurs: la relation père-fils totalement inopérante.

En conclusion on ne s'ennuie pas, on rit même de temps en temps, au détriment du film certes, mais qu'importe! Le temps passe sans qu'on s'en rende trop compte et c'est joli. Du coup on peut dire "mission accomplie" et saluer avec tout le martial pénétré dont les américains ont le secret.
Pimprenelle
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le 5 juin 2013

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