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Le cœur a ses raisons, et lorsqu'il se meurt, il déraisonne.

Par l'alternance entre les prémices de cette vie de couple, amoureux, joueurs, prêts à s'installer ensemble, et un présent bien plus triste, et fantastique, on entre dans After midnight en ne sachant pas sur quel pied danser.

La belle de Hank ne répond plus et tout semblait pourtant idyllique. Plus de belle mais une bête qui s'invite tous les soirs après minuit, à l'apogée de sa mélancholie. Alors qu'il cherche par tous les moyens à s'accrocher à celle qui le remplissait de ses sourires, insistant au téléphone le jour, il sombre au milieu des cadavres de bouteilles la nuit. Fusil à la main, affalé sur le canapé bloquant sa porte, sa tristesse ne trouve pas de repos lorsque ce monstre invisible, tente de pénétrer chez lui.

A-t-il perdu la tête en même temps que l'amour ?

Pour son troisième film, Jeremy Gardner, le réalisateur de The battery (que j'essaie désespérément de voir) mêle horreur et romance dans un drôle de chassé-croisé entre les styles. Un passé lumineux et plein de promesses et un présent sombre imbibé de tristesse se renvoient sans cesse la balle. On oscille entre le film de monstre où l'on en vient à questionner la raison du héros et la comédie romantique. Si les allers et retours nous déstabilise un peu, il faut avouer que Gardner fait montre d'un certain talent pour ses scénettes, qu'elles soient baignées de la lumière douce des souvenirs heureux, qu'elles nous fassent rires par les discussions entre les différents personnages ou qu'elles nous intriguent par la présence récurrente de ce visiteur nocturne un poil agressif. Et si la belle était la bête ? Un bon petit suspense et quelques rires pour nous amener à nous questionner sur le sens de tout cela car derrière cette joute romantico-horrifique se cache un mal bien plus profond, un mal que nous avons tous ressenti face à la vie à deux, le mal-être. Et Gardner réussit dans la dernière partie de son film à le sublimer tout en n'oubliant pas la mécanique de son récit.

After midnight sonne comme le mélange improbable de deux films de Jim Cummings qui m'ont énormément plu, Thunder Road et The Wolf of Snow Hollow. Un drôle de mariage qui ne manque pas d'originalité pour retranscrire les conséquences de l'amour ou de son absence et rien que ça, j'aime.

RicowRay
7
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le 4 déc. 2022

Critique lue 109 fois

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