Que se passe-t-il après le X ? C’est la question à laquelle tente de répondre le réalisateur Bryce Wagoner, After Porn Ends se charge de répondre à cette question.
Une bonne occasion de retrouver treize anciennes stars du X américain quelques unes de nos anciennes actrices favorites et acteurs aussi, (Asia Carrera, Nina Hartley, Mary Carey, Houston, Crissy Moran, Randy West, Richard Pacheco, John Leslie, Amber Lynn, Seka, Raylene, Shelley Lubben et Tiffany Million) j'ai plus de quarante ans je vous le rappelle.
Ces anciens acteurs nous expliquent d’abord comment la lumière divine du porno a guidé leur vie, les raisons qui leur ont fait quitter leur Midwest natal pour migrer vers les plateaux californiens. Comme de vieux conteurs à la barbe longue, ils racontent leur carrière passée en saupoudrant le tout de quelques anecdotes croustillantes.
Mais après ces belles histoires de sexe et de drogues, vient la question de l'après !
Comment vivre après le X ? Comment démarrer une vie de « madame et monsieur tout le monde » ? C’est là que le documentaire prend tout son sens. Certains on réussit à percer en tant que stars de la télé, écrivain, chasseur de primes ou militante pour des causes sociales, mais le chemin fut semé d’embuches et de préjugés avant de parvenir à traverser la rue sans se faire pincer le derrière. D'autres sont revenus à la pornographie !
Entrecoupé par les interventions de spécialistes du business, William Margold, Luke Ford, et du professeur en psychologie Neil Malamuth, auteur d’un livre traitant des effets du porno sur les individus, le documentaire se veut complet et instructif.
Certaines des acteurs interrogées n’ont pas manqué pas d’évoquer le stigma attaché à cette profession, et la solitude qui a pu en découler. Randy West, par exemple, établit un lien entre son métier et le fait qu’il est resté célibataire. La notoriété les a souvent coupées de leurs proches. Beaucoup ont rencontré des difficultés dans leur vie familiale, même si la plupart se sont mariés et ont réussi à mener une vie de famille normale. Houston a perdu son emploi d’agent immobilier lorsqu’un client l’a reconnue. West rapporte que la plupart des associations caritatives auxquelles il veut donner de l’argent le refusent, parce qu’il a été un acteur de porno. Et Asia Carrera, qui a été admise sur Mensa, une association qui regroupe les personnes à fort QI, s’est sentie blessée lorsque le site de l’association a refusé de faire le lien sur propre site, au motif que c’était un site pornographique.
Beaucoup de stars du porno sont entrées dans cette industrie parce qu’elles étaient acculées financièrement. Souvent, elles ont été abusées sexuellement pendant leur enfance, ou étaient devenues dépendantes à des drogues.
Toutes s’accordent pour dire qu’il s’agit d’un métier très difficile. Shelley Luben, qui milite désormais contre la pornographie, affirme qu’elle a vécu certaines des scènes comme des viols. Tiffany Millions décrit son attitude pendant les tournages : elle avait l’impression de sortir d’elle-même et d’être témoin de ce qui lui arrivait. C’est la parfaite description du type de réactions que l’on peut adopter lorsque l’on subit un traumatisme.
Inévitablement, le documentaire amène à la conclusion qu’avoir été une vedette du porno est un traumatisme psychique et une blessure sociale incurables.
La suite After Porn Ends 2 est prévue pour 2017.