Shôgorô Nishimura n’est pas Fujita, Kumashiro ou Tanaka. Il n’a pas leur qualité de regard sur les « petites gens ». On ne sent pas l’empathie pour leurs défauts, leurs petits rêves, leur fragilité. La moralité du film pourrait être : « si tu n’es pas brillante ou méchante, faut pas rêver plus haut que ton cul », conclusion qu’on ne peut guère considérer comme féministe. Et pourtant, par-delà l’ennui qui pointe, quelques petites choses permettent de sauver en partie le film. Tout d’abord, la prestation de Kazuko Shirakawa quasi-parfaite en fille essentiellement gentille, pas très classe, pas spécialement farouche qui s’accroche maladroitement à ses rêves qui ne peuvent qu’être trahis. Cela débouche sur deux scènes de chantages magistrales entre femmes particulièrement décalées. Junko Miyashita (Chie l’autre femme infidèle mais plus classe, plus riche, moins gentille) arrive à faire le contrepoint. Le traitement de Nishimura n’a pas pourtant de dimension « sociale » ou « politique » mais il est propre techniquement. Le scénario de Kazuo Nishida ne mérite guère qu’on s’y attarde. On s’ennuie un peu mais Kazuko Shirakawa rattrape l’affaire.