Présenté pour la première fois lors du dernier Festival de Cannes, Afterschool s'était enrobé d'une ora positive et mystique, si particulière à la sélection Un certain regard. Projeté plus récemment lors du Festival de Deauville, Afterschool s'est révélé être à l'image de son affiche : il divise les spectateurs.
Robert est un adolescent d'aujourd'hui dans un pensionnat américain assez huppé. Pas bavard, il est un peu en retrait du reste de ses camarades. Il est obsédé par les vidéos amateurs qui circulent sur les plateformes d'hébergement, et passe son temps à regarder la dernière bagarre filmée depuis un téléphone portable, ou le dernier film porno amateur qui circule...
C'est dans cet état d'esprit de consommateur d'image qu'il s'inscrit au club vidéo de établissement, et est amené à travailler sur un projet de film. Accidentellement, alors qu'il réalisait des plans du pensionnat, Robert va filmer l'agonie puis la mort de deux jumelles. L'adolescent est un peu perdu, et il va être interrogé par la direction et la police sur cette double overdose que tous chercheront rapidement à enterrer afin de ne pas ternir l'image de l'établissement.
Premier long métrage du très jeune réalisateur américano-brésilien Antonio Campos, Afterschool est un OVNI comme le cinéma est désormais habitué à en voir. Se voulant interrogateur sur la consommation des images dans notre société, il film est d'un ennui flagrant, et emprunte sans aucun scrupule des raccourcis faciles entre ce qu'un ado voit et ce qu'il reproduit. Oui, l'acteur principal Ezra Miller a un fort potentiel, mais non, franchement non, nous ne sommes pas pressés de voir les prochaines réalisations d'Antonio Campos, qui n'aura réussi qu'a faire un mauvais Gus Van Sant.