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Aftersun propose quelque chose qu'on ne voit quasiment jamais dans les films de vacances : un père et sa fille qui ne font rien, si ce n'est aller à la piscine et jouer au billard. Et pour ça le film...
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le 1 févr. 2023
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Film de souvenirs qui ne dit rien pour mieux tout dire, Aftersun est un remarquable et déroutant objet de cinéma.
S'il se veut sensoriel, au plus près des peaux, des caresses, des respirations, le film brille surtout par son mystère, son rythme lent, son sens de l'ellipse et du non-dit, et sa réflexion sur l'image, le flou, le reflet et le hors-champs, pour mieux illustrer le poison des silences, des choses qu'on n'admet pas, des sujets qu'on évite, des phrases qu'on retient et des regards fuyants.
Charlotte Wells, dont c'est la première réalisation, et Oliver Coates à la bande originale, font planer sur le film une ombre morbide, lancinante et tragique, qui lui donne une étrange ambiguïté et un ton plombé et fatigué, loin de l'image solaire et légère qu'on attendait.
A travers cette relation père-fille criante de vérité (grâce à l'interprétation formidable de Paul Mescal et Frankie Corio, deux vraies révélations) se dessine en fait le portrait, qu'on sent très personnel, d'une femme qui se construit et celui d'un homme blessé qui se détruit.
Aftersun est aussi beau qu'il est dur, appuyant fort sur la brûlure qu'a laissé le soleil.
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Créée
le 12 févr. 2023
Critique lue 82 fois
2 j'aime
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