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Aftersun propose quelque chose qu'on ne voit quasiment jamais dans les films de vacances : un père et sa fille qui ne font rien, si ce n'est aller à la piscine et jouer au billard. Et pour ça le film...
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le 1 févr. 2023
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Une heure trente-six d’un étrange mélange entre douceur, nostalgie et obscurité. C’est à chaud que j’écris cette critique, et en sortant de ce film je me sens déboussolée car nous ne sommes pas habitués à ces films qui nous laissent perplexes. Ces films qui nous font travailler. Car oui, ici, c’est le réalisateur qui nous propose un film déconstruit, et c’est à nous de remettre les pièces dans l’ordre. C’est à nous de réfléchir, de se creuser les méninges pour comprendre : que s’est-il passé ? Comment un film si pur, qui raconte avec une pointe de nostalgie des vacances ordinaires entre un père et une fille, peut-il cacher une si grande part d’ombre ? Comme si filmer le quotidien, le quotidien sans bavure était impossible. Le bonheur seul à l’état pur semble depuis le début du film, inatteignable ou s’il semble s’installer, ce n’est qu’en surface. Les plans sont magnifiques. Ils sont lents et réfléchis pour laisser le doute planer. Vous savez le genre de plans qui sont agréables à regarder mais qui ne te laisse pas indifférent, qui te rendent presque mal à l’aise, car vous savez que leur beauté n’est qu’éphémère. Une pureté de courte durée. Après avoir regardé Aftersun avec vos amis, vous vous regardez les larmes aux yeux en se demandant pourquoi le film n’aurait pas pu juste être beau, simple et pur ? Mais finalement vous vous rendrez compte que c’est cette tension qui se dessine tout au long du film qui le rend si spécial.
Charlotte Wells (la réalisatrice), propose son premier long métrage, primé au festival de Deauville, et est reconnue comme nouvelle réalisatrice indépendante à surveiller. J’ai hâte de voir dans le futur de ce qu’elle va réaliser. J’ai particulièrement apprécié son travail sur les personnages, il y en a peu dans le film. Le père (Colum) est ambigu, il semble déboussolé, perdu face aux différentes casquettes qu’il porte avec sa fille : il est son père, son pote, son frère. La fille, elle, est d’une maturité déconcertante, ces vacances sont pour elle l’été des premières fois. Leur relation déborde d’amour.Film nostalgique, contemplatif et magnifiquement bien réalisé, avec un jeu d’acteur qu’il faut souligner, tout est réuni dans Aftersun pour nous faire passer quasiment 2 heures hors du temps.
PS : je changerais le titre histoire qu'on ne le confonde pas avec un filtre instagram ou le titre d'un vieux téléfilm à l'eau de rose sur TF1 à 14h...
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Créée
le 22 févr. 2023
Critique lue 11 fois
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