Dur d’être le numéro 2… il est vrai que chaque 2ème film d’une même série est privé de la magie de la découverte d’un univers, de ces personnages et malheureusement Shrek 2 n’est pas passé à travers les mailles du filet. Mais (car il y en a toujours un), Shrek 2 a évolué sur bien des aspects ce qui fait de ce film d’animation un film dont on se souvient. Sorti 3 ans après le premier, on ne peut pas négliger des améliorations techniques; l’animation est encore plus agréable à regarder, mais pour être honnête ce n’est pas ce qui m’a le plus marquée. Je dirais que Shrek 2 m’a peut-être réconciliée avec les films d’animation…
L’humour est pour moi le maître mot de ce film, et ça fait du bien. Andrew Adamson, Conrad Vernon, Kelly Asbury (les réalisateurs du film) ont réussi l’un des objectifs de ce film à savoir retranscrire le plaisir et la légèreté qui ont accompagné l’écriture de l’histoire de ces jeunes mariés. Les personnages, et aussi et surtout les musiques choisies font réellement rire. Rien est laissé au hasard, on sent que tout le potentiel humoristique de chaque scène, et de chaque dialogue est exploité sans jamais être forcé ou adressé qu’au jeune public. Chaque plan dans le royaume de Far Far away mériterait d’être minutieusement étudié à la loupe car je suis sûre qu’en un seul visionnage on ne peut saisir toutes les références à la pop culture qui s’y trouvent. J’ai aimé m’imaginer le malin plaisir pris par DremWorks en mettant en scène cette parodie des contes de fée propre à Disney.
Shrek 2 reste un film d’animation qui souhaite délivrer le beau message du triomphe de l’amour et de l’acceptation de la différence pour atteindre le bonheur à l’état pur, mais encore une fois ce film nous surprend car selon moi, ce n’est pas ce que l’on retient le plus. Far Far away, le domaine des parents de la princesse Fiona, imite Hollywood, Los Angeles et plus grossièrement une société ancrée dans le paraître et le superficiel. Shrek ne connaît pas ce monde, qui n’est pas le sien le dégoute dans un premier temps, puis il essaye de s’y conformer, et il semble y prendre goût. Heureusement pour lui, la raison ou plutôt le passé dans cette société superficielle de la princesse Fiona le sauve de ce piège tendu qu’est la recherche de la perfection, de la « beauté divine ». Alors l’histoire de Shrek, est une énième piqure de rappel : nous vivons dans un monde où nous recherchons à tort l’approbation d’autrui, au lieu d’estimer à sa juste valeur qui nous sommes.
Mélange réussi entre humour et réflexion ce film d’animation est à la hauteur des autres DremWorks, voire encore mieux réussi.