Can I get another one of these ?

Très juste dans le choix de ce qui nous est montré, ni trop, ni trop peu ; mais aussi et surtout dans la représentation de la relation entre un jeune père célibataire et sa fille en début de puberté.

Sophie est en train de découvrir les relations amoureuse, non pas qu'elle y soit directement impliquée, mais elle les observe, les entends à travers une porte, et s'y retrouve toujours confronté d'une manière ou d'une autre. On comprend bien qu'elle perçoit de nouvelles intentions dans des gestes qui paraissaient pourtant anodin au quotidien. C'est notamment bien mit en scène je trouve par le refus que son père lui applique de la crème solaire dans le dos, après qu'elle ait vu un couple le faire... On sent alors que Sophie bouillonne d'énergie, elle est jeune et a envie de découvrir ce qui se cache derrière ce qui n'est pour elle qu'encore un voile. Et cette énergie va justement être freinée par le personnage de Calum, déjà par sa simple présence et condition de père, mais aussi et également, parce qu'il comprend encore Sophie comme une enfant.

Ici aussi je trouve ça très juste d'explorer ce thème, on a à la fois une enfant qui souhaite grandir, et un père qui n'a pas vraiment de moyen de savoir ce que souhaite sa fille, mais en même temps elle ne peux pas l'exprimer verbalement, et donc on ne peut pas en vouloir au père. Tout ça créé une situation qui est profondément touchante et je crois que c'est en grande partie la raison pour laquelle cette construction relationnelle fonctionne aussi bien.

Au-delà de ça, le caractère de Calum est grandement développé malgré la quasi absence totale d'élément nous permettant de saisir sa condition. Et c'est aussi un élément qui fonctionne, on sait très peu de chose sur ce qu'il était, et rien de ce qu'il sera (bien qu'on puisse le supposer) ; mais pourtant on arrive très bien à saisir son personnage. Quelqu'un qui n'est heureux qu'avec sa fille, et qui fait face à de très graves problèmes quand il se retrouve seul. Ces problèmes, notamment de consommation, déborde parfois dans sa vie familiale, mais Sophie, à cause de son jeune âge, n'a pas encore les clés pour saisir la détresse de son père. Ici encore un élément qui est très juste, très bien exécuté, et donc très touchant.

Aftersun, c'est alors un travail de remémoration de la grande Sophie sur la condition passée de son père, à travers des images de vacance dans lesquelles on se reconnait tous. Et c'est très réussi.