Moi, après une bière, je suis complètement pompette !

C'est vraiment beau et monsieur Kōji Yakusho fait belle figure c'est un bon acteur. Je retiens le plan de la tour éclairée en violet qui reflète sur l'eau la nuit, le plan avec ce pont et les reflets du soleil sur l'eau dessous, aussi le plan de la petite discussion du vieux monsieur qui ne se souvient plus du bâtiment détruit, vraiment superbe.

Maintenant, je suis convaincu que tous les membres des ministères du travail allemand et japonais regarderaient le film avec un regard très approbateur ! Au début j'étais ravi de voir un tel amateur de travail, parce que c'est l'histoire d'un nettoyeur de toilette japonaise très impliqué dans son travail. Et les gens qui travaillent bien c'est toujours beau, sauf que ce travailleur qui travaille bien, bah il semble ne pas avoir besoin de travailler : la saleté n'existe pas dans cette affaire là.

C'est le grand problème du film en fait, si c'était pas bien réalisé, on aurait les mêmes images que ces vidéos de prévention dans les avions là. Ces vidéos où tout le monde sourit, où les gens sont gentils, les rues sont propres, tout est beau, tout est faux, il y a un malaise.

Avoir comme thème principal la solitude et la monotonie de l'existence de ces types dans ces professions mal vues socialement... et être aussi mou dans ce qui est montré, ça dégoute.

Le meilleur exemple c'est quand à un moment le type "craque" ; ça y est, il est trop triste, le gars va s'acheter trois bières et un paquet de cigarette, s'assoit au bord du fleuve. Peut-être il va se bourrer la gueule et s'enfumer, libérer ses angoisses, sa tristesse, noyer son chagrin ?! Et non il a pas le temps de péter sa première canette que l'autre type qu'il avait entraperçu plus tôt le rejoint on sait pas comment, ils s'en partagent une demie. Et là grand moment, les voilà parti à jouer comme des enfants pendant 20 secondes, on les croiraient ivre après une 25ml à 5% : fin, notre bon M.Yakusho est de retour en piste ! Dépression terminée, il est de nouveau capable de voir la beauté dans les formes et les couleurs et peut retourner taper des shift de 14 heures à nettoyer des toilettes propres.

Bon on semble comprendre à un moment que ce monsieur était un ancien bourgeois qui semble fuir ses problèmes de bourgeois dans une vie bien réglée de nettoyeur de salle de bain. Mais même là, ça semble posé superficiellement, c'est très brièvement abordé... On a rien jusqu'à la dernière scène qui semble exprimer qu'au fond il est quand même malheureux, mais là encore, c'est tellement mou...........