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Aftersun propose quelque chose qu'on ne voit quasiment jamais dans les films de vacances : un père et sa fille qui ne font rien, si ce n'est aller à la piscine et jouer au billard. Et pour ça le film...
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le 1 févr. 2023
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Une femme retrouve un vieux caméscope et revoit des images de vacances passées avec son père, vingt ans plus tôt, alors qu'elle avait 11 ans, dans un club en Turquie. C'est le temps de l'insouciance, mais aussi des premières fois, et surtout, c'est une fille qui voit ce père avec qui elle s'entend si bien, mais avec son lot de secrets.
Précédé d'une critique extraordinaire, Aftersun est sans nul doute un très bon film. Il est vraiment porté par ces deux acteurs formidables ; le père, joué par Paul Mescal, un futur grand nom à n'en pas douter, et cette fille incarnée par Frankie Corio. Ils ont tellement de choses à se dire, mais on sent qu'il y a comme une zone grise, surtout de la part de cet homme, dont on devine qu'il a été père très jeune. Il vit une séparation difficile avec sa femme au point qu'il lui dit qu'il l'aime en concluant une conversation téléphonique, et que ces vacances avec sa fille doivent être le plus beau moment de sa vie. C'est traité avec justesse, délicatesse, car nous sommes le plus souvent dans le non-dit, avec une sorte de voile qui passe sur le visage de ce père impliqué, et semblant poser des pierres pour jalonner le parcours du futur de sa fille.
Mais au fond, pour ce que ça marche vraiment, il aurait peut-être fallu quelque chose de peut-être plus ambigu, notamment en jouant plus souvent avec le caméscope, qu'on voit finalement assez peu, pour une narration plus traditionnelle. J'aurais aimé certaines scènes, notamment la soirée de la fille, filmées par exemple par le père. Et puis, on sent parfois le côté premier film dans le sens où il y a un symbolisme parfois assez lourd, comme la partie de water-polo où la fille est la seule à ne jamais attraper le ballon ou la chanson d'anniversaire du père, au sommet d'un théatre antique, alors que sa fille et des touristes la lui chantent alors que eux sont au sol. Comme message subtil, on repassera...
Mais je veux être loin de démolir ce film, qui m'a touché par moments, notamment par l'interprétation des acteurs, mais peut-être aurait-il mérité d'être plus confiant dans sa propre mise en scène. Cela dit, Charlotte Wells, qui a écrit cette histoire d'après ses propres souvenirs, est sans aucun doute une réalisatrice à suivre.
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Créée
le 24 sept. 2023
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