Aftersun « Notre Mélancolie »

Je me suis énormément retrouvé dans le personnage de Calum, ainsi j'ai écrit le texte suivant :

En août 1997, j’ai vu le jour.

Nombre de jours ensoleillés, depuis, se sont écoulés.

Combien d’été d’ici au dernier ?

Que gardons-nous de nos premiers amours ?

Notre jeunesse et nos vies s’épuisent.

Que nous reste-t-il du temps qui passe ?

De nos joies, de nos angoisses ?

Puisque la mort dérobe à sa guise

Toi, le sais-tu de ce qu’il adviendra ?

Ce qu’il adviendra de toi, de moi et de ces gens-là ?

Le temps, lui, file inexorablement

Dans son interminable fuite vers l’avant.

Il s’échappe et s’échappe, s’éloignant de toi et de moi.

Je suis las du présent qui me tracasse.

Triste et conscient du temps qui nous efface

Si même les étoiles ne sont pas éternelles

Que pouvons-nous espérer de nos vies de simple mortel ?

Autour de nous, rétrécit la cage, de jour en jour

À l’extérieur, il y a tant d’élans de vie !

Ces gens, ont-ils oublié le compte à rebours ?

Moi pas ... je l’aperçois régulièrement

Ma petite soeur que j’aime tant

A grandi aussi vite que la nuit s’évanouit

Et j’évite de m’inonder de ces flots de nostalgie

En les déversant par goutte de mélancolie

Alors, mes vagues remords, balayés par l’amertume

S’évanouissent sur les récifs du temps

D’où jaillissent de l’écume… L’évidence des regrets

Dois-je pour autant révéler tous mes secrets ?

Combien de temps avant que ce mal me ronge totalement ?

Je peine tellement à vivre au présent.

La vie m’accorde des moments de répit

Pour mieux cueillir ce qu’il me reste d’envie

Même des événements anodins

M’évoquent de profonds chagrins

Mais ma mémoire a le bon goût d’enjoliver le tout.

Alors, je regarde sans cesse vers l’avenir

Ou en mes souvenirs

Aveugle à ceux qui se créent à l’instant

Puisqu’il y a tous nos moments vécus

Qui ne le seront jamais plus.

Le monde peut bien jouer sa propre fréquence

Sur laquelle je suis en dissonance

Nos souvenirs se figent et échappent au temps

Ce qui a un jour existé, à jamais, le restera

Au moins, il nous restera cela et jamais ça ne disparaîtra.

Au temps de nos vacances passés

Au temps de nos bonheurs partagés

Au temps de l’insouciance où tout était… Éternité

À l’innocence du premier baiser

On aime sans jamais connaître.

On rit en ignorant le mal-être.

Profitons de toutes nos complicités

Pour s’avouer nos profondes fragilités

Le mal de vivre et le mal-être existentiel

Se dessinent sur des sourires résiduels

La pureté fragile est faite de moments précieux

La dépression, imperceptible, nous rapproche des adieux.

Il y a bien l’amour infini des êtres de ma vie

Contenu par ce mal larmoyant et grandissant

De n’être jamais tout à fait présent

Je crois que l’on appelle cela… MÉLANCOLIE

Molière K.