Death stranding
Je m’appelle Sam Porter Bridges
Et je suis un rapatrié
C’est un peu de moi, un peu d’un autre
Nous sommes tous un peu de nous autres
Je ne suis qu'un livreur isolé
Parcourant la Terre et ses vestiges
La vie est un éternel recommencement
Et d’explosion en anéantissement
Notre monde nous menace de prendre fin
Une simple divinité sur nos chemins
Courbe sans fin de l'inévitable demain
Si tout est voué à la synchronicité
Qu’il nous faut tout brûler pour mieux recommencer
Qu'on s'complet d’espoir à force de désespoir
Il est perdu le temps de nos enterrements
Nos morts doivent se consumer dès à présent
Au risque d’une autre néantisation
Renforçant notre inexorable trajectoire
Se rapproche peu à peu notre extinction
Dans ce monde nous avons rompu l’équilibre
En laissant le royaume des morts accessible
Seulement une particule a survécu
Souvenirs lointains dont je ne me souviens plus
Tempête sans nom et véritable fléau
Le désordre, c'est l’ordre qui s'ouvre au chaos
Le vivant n'aura de cesse que de mourir
Pas de religion qui puisse nous sauver
Pas de passion qui puisse nous préserver
Que la destruction la mort éternité
Et nous, nous osons rêver d'immortalité
Dans ce monde qui est en train de dépérir
Pourtant si là-bas se trouve notre lumière
J’irais par-delà les cratères
Au-delà des montagnes conquérir l’espoir
Unir les derniers survivants
Reconnecter le territoire
Et combattre, même mort, jusqu'au firmament
« Rejoins-moi sur la plage, ne m’oublie pas »
Si tôt que tu nais
Tu risques de mourir
Si tôt que tu marches
Tu risques de tomber
Celle échouée sur le rivage
Ne peut ni vieillir ni mourir
Puisqu’elle est vouée à détruire
Notre monde et son héritage
La vie regorge de mystères
La matière, l'antimatière
Le vide pour nous désarmer
Nous les êtres vivants brisés
Tandis que l'univers murmure
Nous façonnons tous notre grève
Sur notre petite île impure
Plongée dans l'océan du rêve
Il y a le néant au loin
Sûr de lui, lent est le déclin
Que j'aimerais m'y promener
Entrevoir l'horizon lointain
Seulement il n'y a que moi
Armé de mon exosquelette
Pour arpenter notre planète
Des kilomètres devant soi
Comme une envie de découvrir
D'observer et'd'explorer sans cesse
Au sein d'ces plaines délavées
Esquisser de nouveaux chemins
J'irais conquérir les montagnes
Braver le courant, les torrents
Ton esprit pour seule compagne
De ce voyage larmoyant
Admirer le monde en détresse
Et m'agripper à ces rochers
Comme on s'accroche à l'avenir
Garder espoir et progresser
Hélas il n'y a que la corde
Et ce bâton qui nous raccorde
Ni seigneur et miséricorde
Rien que mes pieds et quelque borne
Même si je ne peux te voir
Je sais que je suis près de toi
Et je ne peux te décevoir
Dès lors que tu comptes pour moi
J'espère nous reconnecter
Avant que la mer ne déborde
Si devant toi il pleut des cordes
C'est que je t'invite à grimper
Mieux vaut éviter l’arc-en-ciel
La nature n'a aucun répit
Tout vieilli au contact de la pluie
Là-bas c'est l'horreur qui ruissèle
Le monde glisse dans sa tombe
Et l'heure vire à la torture
Dans l'mur de nos mésaventures
Les créatures d'outre-tombe
Il y ces échouées sur nos chemins
Ces divinités aux sombres desseins
La fin des temps cavale en trombe
Les sabots de l'apocalypse grondent
Nous sommes désormais tous connectés
Réseau chiral pour nous déposséder
Des ponts désormais passerelle
De nos mondes conflictuels
Le réseau pour nous apporter
Les bienfaits de ton existence
Oui sans l’ennui de ta présence
Rien que l'amour de ton absence
Restreinte était notre mémoire
Nous rêvions que de posséder
Succincte sera notre histoire
Rien ne pourra nous succéder
Extinction involontaire
Puis direction l'au-delà
Chère humanité piétinée
Sur l'autel de nos vanités
Elle était belle notre terre
Et qu’en avons-nous fait, dis-moi ?
Nous avions la vie devant nous
Eh bien que nous fussions à bout
Il a fallu recommencer
Et de nouveau se reconstruire
Pour encore mieux se détruire
Il a fallu s'faire à l'idée
Il est temps que tu nous achèves
Nous sommes voués à mourir
Fin des temps terrée sur la grève
Où s'est enterrer l'avenir
Quand on marche seul et sans réel réconfort
La vie, la mort c’est tristement la même chose
Toutes les 21 minutes, il s'donnait la mort
Afin de passer des siècles à te chercher
Dans cet endroit où nos mondes se superposent
Il allait et revenait pour l'éternité
Quand on marche en rond que la terre parait plate
Pour toi toujours, il continuera de se battre
Mais il y a toi, sur ton petit bout de monde
Suspendu sur la grève au temps qui nous achève
L'incommensurable tristesse vagabonde
En ce doux rêve de tous les maux qui nous pèsent
Tu progresses constamment au-devant de toi
Rythme ininterrompu, sous ton air abattu
Pourtant, l'as-tu aperçu mon cœur en émoi
Depuis que la mort accoste dans ton sillage
L’écume du temps signe de mauvais présage
Des baleines échouées là sur le rivage
Alors de quelle manière m’aideras tu
Pour m'aider à te rejoindre sur notre plage
La mort en suspens, pour nous faire jeter l'ancre
Des extinctions, des anéantissements
Qui perpétuent tous ces siècles d'enterrements
Nous serons unis demain pour les affronter
S'il nous faut rester brave pour qu'on se désancre
Nous prouverons ensemble notre dignité
D'abondantes parcelles d'océans néant
D'où apparaissent éternels et abondants
Pour tenter de mettre fin à notre voyage
Les échoués pris entre deux espaces temps
Mais il leur faudra affronter notre courage
Car nous, nous combattrons perpétuellement
Pour toi j’attendrai l’éternité sur la grève
Et je repousserais notre exécution
On s'acharnera à lutter contre nature
Pour qu'on se préserve de nos mésaventures
Toujours le vent soufflera et nous portera
Sur les berges les morts échoués dans nos bras
Nous partirons direction le pacifique
Ensemble nous refermerons nos plaies béantes
On se retrouvera allongé sur ta grève
Moi j'y crois puisque toi tu es là magnifique
Se dire adieu avant l'ultime explosion
Qui nous emportera avec ce qui nous hante
On regardera ce monde qui meurt
Le temps qu'il nous crève
Molière K.