Une comédie musicale française qui n'est pas mise en scène par Kamel Ouali ? Mais c'est extrêmement rare, il faut absolument aller voir ça !
*va voir ça*
*revient*
Je pensais que ce film d'Étienne Chatilliez valait peut-être mieux que les comédies musicales françaises mises en scène par Kamel Ouali.
Que nenni. C'est du même niveau.
En vérité, la seule différence se situe au niveau du scénario : au lieu d'adapter un mythe, ici, on a droit à une histoire originale.
Cependant, ça n'empêche pas celle-ci d'être tellement stupide et prévisible qu'on a l'impression qu'elle a été écrite par des attardés.
Pour résumer, nous avons donc en guise d'héroïne une femme blanche hautaine, prétentieuse et raciste, qui attrape COMME PAR HASARD la seule maladie qui fait noircir la peau ; maladie qui lui permet ainsi de se transformer en bombe sexuelle noire — et ce malgré un très mauvais maquillage. Problème : ses patrons sont COMME PAR HASARD aussi racistes qu'elle et la contraignent donc à démissionner (euphémisme). Et en plus de cela, COMME PAR HASARD, son copain la laisse tomber ! Ben voyons... Mademoiselle tente donc de se suicider, mais est sauvée et aidée par une femme qui est, COMME PAR HASARD, noire ! Ensuite, elle retrouve du travail dans une entreprise qui COMME PAR HASARD n'engage que des personnes de couleur et dont le patron est, COMME PAR HASARD, noir aussi. À peine Agathe arrive-t-elle que, COMME PAR HASARD, monsieur tombe amoureux d'elle et réciproquement ; ce n'est pas le moindrement mignon ni romantique, mais bon. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes, le soleil les p'tits oiseaux les champs de fleur et bla bla bla... Le temps d'aller vomir, la situation change : COMME PAR HASARD, Agathe voit sa peau s'éclaircir de nouveau ! Mais quelle surprise ! La pauvre femme pense donc, COMME PAR HASARD, que tout est foutu — et va au passage se venger de son affreux ex —, et cette fois, tout va mal. Mais pas pour longtemps, puisque COMME PAR HASARD, le patron black lui demande de revenir avec lui. Fin de l'histoire : ils vécurent heureux et eurent beaucoup de petits métisses, et les méchants allèrent en prison. Morale : être raciste... c'est pas bien !
Bien entendu, cette merveilleuse histoire est mise en scène par un clown et interprétée par des acteurs dont le jeu est aussi intelligent qu'une chanson de Chantal Goya ou qu'un épisode de Bob l'éponge.
Le summum du ridicule réside cependant dans les scènes musicales, qui, en plus d'être chorégraphiées par un cul-de-jatte et d'avoir une mise en scène totalement exagérée, nous montrent que les acteurs chantent aussi mal qu'ils jouent. Juste pathétique.
La combinaison de toutes ces vilénies nous donne donc une comédie musicale qui aurait pu avoir l'ambition de relever le niveau du genre, mais qui, à force de vouloir trop en faire, sombre dans la débilité profonde. En même temps, COMME PAR HASARD, c'est français.