Oui, ça se regarde sans déplaisir
Je n’avais pas prévu de critiquer ce petit film de guerre. Les notes entrevues ici et là sur Senscritique m’avaient laissé croire que j’allais avoir droit à un beau nanar, un de plus. Le thème m’intéressant, j’ai tout de même pris mon courage à deux mains pour emboîter le pas de ce commando.
Le pitch est classique : un groupe d’hommes trillés sur le volet, menés par un officier et son sergent instructeur, doit aller faire sauter une station radar allemande et, cerise sur le gâteau, s’emparer de plans secrets. Clairement, Age of Heroes se place dans la droite ligne d’un genre qui a été balisé par les 12 salopards et leurs déclinaisons plus ou moins mauvaises, par le très sympathique U571, Opération V2 et autres Quand les aigles attaquent ou Opération Crosbow.
Bref, pourquoi suis-je ici ? Parce que le dézingage en règle de ce film me laisse perplexe. Limité dans ses moyens, à l’image des dernières productions estampillées « airborne // ou comment on fait de gros yeux au Soldat Ryan, Band of Brother et autres FPS pour surfer sur un thème qui rapporte », ce film fait correctement le job. Non, à aucun moment il ne révolutionne le genre. Oui, les SS sont caricaturaux. Mais mayrde, ce sont des SS non ? On dispose de kilomètres de pellicules et de photos prisent par les SS et même par des soldats de la Wehrmacht ayant gardé des souvenirs macabres de leurs crimes. La Norvège sert le lieu à cette opération ; on croise moins de 10 Norvégiens et on râle parce qu’on est tombé sur des résistants ? Mais alors quoi, le scénariste a été assez stupide de penser que le commandement de sa Majesté préparerait le terrain en envoyant son commando en terrain à priori assez amical ?
Soyons sérieux. Age of Heroes n’a d’autre volonté que d’évoquer la seconde guerre mondiale via une opération de commandos ayant existé. Le peu de moyens disponibles est bien utilisé, le film se suit sans ennui. Alors certes, les dialogues sont plus évolués que « putain de fils de pute je vais te crever », sont peut-être un tantinet vieillot mais en même temps, en 1940-41, on vivait une période de merde qui, faible compensation, n’avait pas encore connu le niveau intellectuel des Nabilla et consorts. Le soldat repenti, l’officier attachant, le sous-officier de fer, ces codes sont ultra classiques mais fonctionnent. Modeste quant à ses ambitions, ce film permet d’aborder la création des commandos britanniques à travers l’adaptation d’une opération réelle. C’est sérieux, jamais inventif, mais toujours assez juste ; l’expédition punitive est assez glaciale.
Inégal – la fin est expédiée de sorte à générer un vrai moment de frustration -, pas transcendant, ce direct DVD fait partie du haut du panier de ces films à petit budget. Le scénario, qui aurait pu être écrit par un scénariste de Call of Duty ou du feu cultissime Commando, permet de passer un moment sympa. Sean Bean fait le job et … non, je ne vous dirai pas s’il survit.