De tout les films du tandem Sternberg/Dietrich celui ci est peut être le moins connu, à tort. Le réalisateur y perpétue ses expérimentations visuelles et sonores. La mise en scène est une splendeur, sans pour autant atteindre le baroque excessif de « l’impératrice rouge », il faut dire que cette sombre histoire d’espionnage ne s’y prête pas vraiment. Marlène quant à elle n’a jamais été aussi bonne que quant elle tournait pour Sternberg. Sa composition tout en finesse et en ambiguïté marque les esprits. Son personnage conserve une aura de mystère jusqu’à la toute fin, agit-elle par réel patriotisme ? Par goût du suicide ? Par romantisme ? L’énigme restera complète et s’achève par un sourire de Joconde lors d’une mémorable scène d’exécution, cette scène renvoyant à la toute première bouclant ainsi la boucle de cette destinée tragique.