Agent bof bof

Depuis le succès de la collaboration entre les ZAZ et Leslie Nielsen (Y a-t-il un pilote dans l'avion ?, Y a-t-il un flic...), ce dernier avait connu un regain dans sa carrière, hélas un peu gâché par des participations dans des comédies pas toujours très reluisantes.

Dans Agent zéro zéro, Leslie Nielsen incarne Dick Steel, un petit instant pour réfléchir sur le gag de son nom et on reprend, un agent secret à la retraite depuis la mort de la femme qu’il aimait d’amour. Il retourne aux affaires, secrètes, quand il apprend que la fille de son amourette a été kidnappée par le général Rancor, le responsable de la mort de sa promise.

Agent zéro zéro est le premier film écrit par Jason Friedberg et Aaron Seltzer, qui connaîtront leur petit succès avec le suivant, Scary Movie, avant de se perdre dans une foulée de films avec Movie dans le titre. Le film de 1996 préfigure leur recette, de l’humour facile, beaucoup de références. Et un résultat généralement peu satisfaisant.

Dans ce film, on y trouve malgré tout un peu de l’influence des ZAZ, de cet humour absurde, qui enchaîne de gags en gags, cette douce frénésie comique. Il y a un peu de ça, une pincée, c’est dans cette influence que le film s’en sort le mieux. Mais il peine. Il aligne de nombreux gags assez pauvres, quand il ne se loupe avec certaines blagues récurrentes dont on aimerait qu’elles stoppent enfin.

Agent zéro zéro référence de plus beaucoup de films, sans en faire la parodie ou s’en servir pour un trait d’humour. Les scènes de PulpFiction, d’Home Alone, de Jurassic Park (oui, nous sommes dans les années 1990) sont placées, en espérant peut-être que le décalage avec le reste du film soit amusant. Mais le reste de la pellicule est bêtement drôle, contrairement à ces scènes qui apparaissent alors beaucoup sérieuses. Pourquoi ne pas s’en être vraiment moquées ?

Le film est plus réussi dans son utilisation des guest-stars utilisés, tels que "Weird Al" Yankovic pour chanter une parodie (comme à son habitude) du thème d’ouverture « à la James Bond », de Ray Charles en chauffeur de bus ou de Hulk Hogan s’incrustant lors de l’affrontement final. Contrairement à d’autres films, il ne s’agit pas d’aligner les caméos juste pour les montrer, mais bien de les utiliser pour en faire la matière de gags.

Malheureusement, en plus de tous ces défauts, le scénario n’a rien pour lui, la suite nous échappe, on se démotive de ce qu’il pourrait arriver. Le film pourrait reposer sur Leslie Nielsen mais il en fait trop, à l’image du film, dans des mimiques exagérées, lui qui est si drôle quand il n’essaye pas de l’être.

C’est un peu le problème de ce film, qui essaye de provoquer le rire mais n’y arrive que bien rarement. Car il est trop maladroit. Les quelques rires arrachés ne sauvent pas de l’ennui. Heureusement il est court, ce qui est bien rassurant quand le visionnage nous chagrine à ce point.