Karl Urban est un flic tordu. Il est "bent". Tordu, courbé, voire même véreux. Mais s'il l'est, alors ils le sont tous. Ou peut-être qu'il ne l'est pas mais que tous les autres le sont. Et lui, au moins, est résolu. Parce qu'il est "bent". Mais attention, Karl, comme le dit la citation au début du film, si tu es trop résolu, ça va te tuer. Pareil si tu es trop ripou.
Mais il y a un truc qui jamais ne fera courber l'échine (ou autre chose) à Karl, c'est bien l'eau (peu importe sa forme). Sous la pluie ou dans la douche, à poil ou habillé, s'il y a une femme à portée, Karl sait se montrer urbain et faire comme de rien. Il discute, droit comme un "i", et il n'en a que faire de l'eau. C'est ça, la résolution. Ne pas tremper dans les coups tordus. Et c'est en agissant ainsi que Karl va aller au bout des choses.
En attendant de devenir Batman ou redevenir Judge Dredd (s'il récupère sa plaque), Karl va donc enquêter sur les docks humides de la Nouvelle-Orléans pour démasquer les méchants. Les décors sont beaux, l'intrigue bizarrement complexe et sans intérêt (mais on en vient tout de même à parler des services secrets iraniens à un moment !), et Sofia Vergara se fait attendre.
C'est réalisé comme en 1993 pour un dimanche soir sur TF1, avec flashbacks en noir et blanc de scènes qu'on a vues en couleur 10 minutes plus tôt. Mais, après tout, ça reste sympathique. Et puis il y a Karl avec sa grosse voix et Sofia en agent de la CIA. Ou de la NSA. Ou du KGB peut-être, on ne sait pas trop, mais on imagine qu'elle doit être mouillée d'une manière ou d'une autre, et de toute façon c'est l'archétype qui importe : tailleur moulant et talons hauts, et qui aime se faire fouiller sous la pluie et sans parapluie, et parler aux hommes quand ceux-ci sont sous la douche. Tordue, quoi.