I don't like bullies...

(Critique Flash)
Un film qui aime jouer avec les blagues meta du genre "T'as les muscles du Roi scorpion, ma parole!" (probablement écrites par Kevin Hart) et un pitch de départ assez prometteur (le p'tit gros du lycée qui a tout donné pour finalement prendre sa revanche à l'âge adulte), mais honnêtement, même si "j'aime bien" Dwayne Johnson (dans le sens qu'il a l'air sympa et que sa filmographie n'a jamais cherché à être autre chose que du pur divertissement sans prise de tête), ironiquement, il n'a pas les épaules (ou en tout cas l'expérience) pour incarner le personnage ici.

Jouer les gros durs involontairement drôles avec les sourcils froncés dans un Fast & furious ou un bienvenue dans la jungle, d'accord, ça ne s'éloigne pas de son registre habituel de catcheur... Mais jouer l'ancien gros du lycée qui revient tout en muscle 20 ans plus tard et qui, au final, n'a pas vraiment changé dans sa tête et est toujours bourré de complexes, ben c'est plus dur...
La comédie "pure" (et pas uniquement la peau de banane sur laquelle on glisse par erreur ou la tarte à la crème que l'on reçoit en pleine tête avant de filer une distribution de marrons gratuits) n'est pas nécessairement ce qu'il y a de + simple à interpréter (oui, parce qu'à choisir, jouer dans un film d'action ou d'horreur est très probablement bien plus aisé... Ça se résume grossièrement par "mets-toi ici, prends ce pistolet, vise par là et appuie sur la détente, après, ta doublure fera le reste!"), ça demande un véritable talent d'acteur pour ne pas se retrouver à cabotiner... Même les meilleurs pas ou peu rodés à l'exercice peuvent s'y être cassés les dents... Suffit de regarder De Niro dans les suites de Mon beau-père et moi... Ou Al Panino dans Jack et Julie...

Cerise sur le coulis de framboise (j'avais dit qu'il fallait que j'arrête les allusions culinaires, moi...) , une fois passées les 30-40 premières minutes, le film se prend un peu les pieds dans son scénario, ne laissant plus VRAIMENT de place aux vannes (que l'on retrouve vite fait sur la toute fin) pour se tourner vers un banal - ou presque- film d'action très (trop) prévisible.

Un l'arme fatale de la vieille époque me semblait presque plus fun dans son ensemble alors que la quadrilogie est assez terre à terre...

Bref, au final, un film un peu trop lisse et calibré 2016 tout public (pas un seul mort côté gentils alors que ça tire de partout?) que l'on aurait préféré voir sortir dans les années 90, avec un Arnold Schwarzenegger en tête d'affiche (plus apte à jouer les géants candides, comme dans Jumeaux) flinguant quiconque le dérange avec légèreté et un scénario retouché pour y ajouter des punchlines, des clichés et de l'humour tout du long (un peu comme le premier RED en fait, même si ça m'écorche la gueule de l'avouer)....

Dans une dimension parallèle où Last Action Hero a fait un carton international, Agents presque secrets version Schwarzenegger/Eddie Murphy est sorti quasi-immédiatement après, à la place de Junior...

À voir un jour de pluie, quand vous n'aurez rien à faire, ça vous fera passer un moment. Même si, à choisir, vaguement dans le même esprit, j'vous conseille plutôt Espion et demi ou Showtime qui, sans voler bien haut, contiennent tout de même quelques passages plutôt fun (les 2 seuls films d'Eddy Murphy à m'avoir arraché quelques sourires depuis 1997)