Voilà ce que veut dire le fameux code U.N.C.L.E. du titre. Enfin, pour moi. Le pire, c'est que tout n'est pas à jeter, hein. Mais bon dieu, qu'est ce que Ritchie s'y prend mal ! Bon, certainement est-il peut être un peu à excuser aussi, dans cette affaire. Car il n'a en main qu'un scénario très famélique. A charge pour lui de l'étirer le plus possible. Il faut en effet qu'il tienne deux heures.
Le tour de force, c'est de le faire sans A.U.C.U.N.E. scène d'action. Passée la jolie et tendue scène d'ouverture, cette course poursuite assez plaisante, plus rien. Ritchie fait donc ce qu'il peut. Il présente les personnages de la manière la plus lente. Ils sont pas trop mal développés. Il les fait ensuite évoluer dans des fêtes mirifiques et des jolis décors. L.O.N.G.T.E.M.P.S. Ca va un moment, mais on a vite l'impression d'être prisonnier d'un de ces repas de famille où vous avez répondu du bout des lèvres que vous seriez là. Car hormis la déco de la salle louée pour l'occasion, vous savez que vous allez voir passer les heures. Au rythme d'un menu égréné avec une nonchalance désespérante.
En plusieurs occasions, le film va jusqu'à se saborder lui-même : plusieurs promesses d'action s'envolent, comme le sentiment d'être enfin tiré de la routine. On l'esquisse pour mieux ensuite l'esquiver, dans des ellipses frustrantes qui donnent l'impression qu'on vous vole le nouveau jouet que l'on vient juste de vous offrir. Ou elle se passe en arrière plan, le temps d'étirer un gag qui tombe à plat. Et on voudrait dire à Ritchie que ce qu'il est en train de cadrer, on n'en a rien à faire, qu'on veut voir ce qu'il se passe derrière, qui a l'air bien plus intéressant que ce qu'il nous impose. Tout cela dans le souci assez hypocrite de préserver une couverture aussi crédible que Jean-Paul II en VRP Durex. L'excuse est peu courte, Monsieur Guy...
Il faudra attendre au final un twist assez classique pour se redresser, un peu, sur son siège. Et un personnage au potentiel comique et agressif assez réjouissant, mais qui passe à l'écran de manière beaucoup trop brève et fugitive. On enquillera ensuite sur une dernière ligne droite qui n'en finit pas de ne pas finir, comme dans cette fête de famille qui s'éternise avec douleur et où personne ne veut partir le premier.
Le B.U.R.L.E.S.Q.U.E. déployé, quant à lui, fonctionne plus ou moins. Plutôt moins que plus, d'ailleurs. Mais il arrive cependant à mettre en avant les relations antagonistes puis obligées entre Cowboy et Péril Rouge, avec, bien sûr, l'élément perturbateur féminin très mignon. Le joli visage d'Alicia Vikander passe et notre coeur d'artichaut de spectateur s'attendrit. Le tout sur fond de cool attitude chère au réalisateur qui, malheureusement, n'arrivera pas à faire oublier à son public la minceur d'un scénario All-Bran très préjudiciable à ces Agents Très Spéciaux qui, aussi charmeurs et élégants soient-ils, sont loin de laisser un souvenir impérissable.
Dommage.
Behind_the_Mask, the man from T.O.N.T.O.N. (Oui je sais, ça le fait moins...).