Adaptation d’une série finalement assez oubliable (et assez oubliée j’ai envie de dire), UNCLE est de mon point de vue un vrai changement de cap pour son réalisateur Guy Ritchie, qui laisse tomber ses oripeaux de pubar indécrottable. En effet, sa mise en scène sans être brillante est débarrassée des tics qui ont fait sa renommée d’arnaque, crimes et botanique à Sherlock Holmes : plus de caméra folle, plus de ralentis désagréables, mais une certaine forme de classicisme qui améliore grandement la lisibilité de l’action et détend la rétine.
Formellement beaucoup plus abouti donc (d’après moi, je connais des gens qui trouvent qu’il est devenu chiant…), UNCLE déroule son histoire d’espions de la guerre froide avec un enthousiasme plutôt communicatif, respectant les canons du genre avec certaine classe. Les acteurs sont plutôt convaincants, en particulier Arnie Hammer qui fait son deuxième blockbuster de qualité supérieure après le surprenant Lone ranger et qui sous des airs parfaitement anodins s’avère être un acteur à retenir.
Ceci dit, les limites du genre sont elles toujours présentes, et on devra certainement attendre un long moment avant de voir une comédie d’espionnage crever l’écran (même si Kingsman m’avait vraiment plu) et on oublie assez vite le contenu de la bobine, qui laisse malgré tout un sentiment très agréable de bon divertissement. C’est un peu convenu à tous les étages, les cordages épais du scénario sont prévisibles d’un bout à l’autre, mais le couple Napoleon Solo / Ilya Kuryakin fonctionne et on se surprend à attendre la suite non pas avec impatience (faut pas déconner) mais avec envie et curiosité en tout cas.
Il reste à espérer pour Guy Ritchie que le calme étonnant dont il a fait preuve ici ne soit pas du uniquement à l’hommage au genre et à l’époque mais plutôt un passage à l’âge adulte. On peut rêver.