AGUIRRE, c'est le seul film de Herzog que j'ai vu - pour le moment. Et force est de constater qu'on est face à une formidable pépite de cinéma.
Le film ne se presse jamais, au contraire. Et pourtant, une fois arrivé le générique de fin, j'avais la sensation que le film n'a pas assez duré, tant je m'étais retrouvé happé et émerveillé dans ce voyage hypnotique dans la jungle dense d'Amérique Latine.
On nous expose à une lutte sauvage des hommes face à la Nature profonde. Une compétition perdue d'avance qui plonge de façon irrémédiable l'homme dans la folie autodestructrice, mettant en exergue la formidable mégalomanie dont l'être humain peut faire preuve. La plus grosse partie du film suit les personnages à la dérive sur un radeau, en plein milieu d'un fleuve, entouré de forêt vierge. cela appuyé par la caméra faisant le tour de cette fragile embarcation, tout te rappelle à quel point tu n'es rien, comparé à la Nature toute-puissante.
Mention spéciale à la musique, qui vient sublimer le moindre plan du film, et qui n'est pas sans m'évoquer une certaine transe méditative. Et que dire de la performance de Klaus Kinski, sinon qu'il porte le film à lui tout seul, par son charisme magnétique que l'on ne peut pas expliquer ?
Le seul reproche que j'arrive à faire au film, c'est de ne pas durer plus longtemps, pour pouvoir disparaître plus longtemps dans les verdoyantes forêts, humble et simple, le tout sans devoir bouger de mon fauteuil.