Ce film n'est pas un film d'aventure. Malgré le contexte, les personnages et l'histoire de base, on est plus proche d'un APOCALYPSE NOW dans le traitement (mais avec quasiment 7 ans d'avance) qu'in film d'aventure classique.
AGUIRRE LA COLERE DE DIEU est une plongée dans la psyché d'un homme fou obsédé par le pouvoir et la richesse, mais c'est aussi un film qui traite de la folie humaine qui cherche à atteindre le pouvoir ultime quitte à se corrompre et à tout détruire autour de soi.
La forme oscille entre le documentaire, avec cette caméra à l'épaule et ces instants capturés comme si Werner Herzog filmait à la fois son histoire mais aussi les coulisses capturant des moments où personnages et interprètes ne font qu'un.
C'est également un drame existentiel où l'épique est réduit à un strict minimum pour ne garder que des instants suspendus dans l'inaction.
Et dans ce bordel, Klaus Kinski est un fou illuminé qui se démarque par sa folie, son narcissisme, sa mégalomanie et ses instants où lui et Aguirre ne font plus qu'un, comme si les crises de colère de Aguirre étaient celles de Kinski lui même. Et sa dernière réplique est glaçante et pourrait faire écho à ses propres méfaits qu'il a commis envers ses filles.
AGUIRRE LA COLERE DE DIEU n'est pas un film facile à appréhender, déconcertant, anti spectaculaire (même si spectaculaire avec les moyens mis en place) mais il reste un film fascinant