Au XVIème siècle, une expédition de conquistadors espagnols quitte les montagnes péruviennes pour s'enfoncer dans la jungle à la recherche de l'eldorado...
C'est au cœur de la jungle et de ses magnifiques paysages qu'Herzog étudie l'humain, sa soif de gloire, d'argent et de pouvoir et la façon dont une nouvelle société hiérarchisée va être mise en place dans ce groupe d'expédition. Longue descente aux enfers, c'est un combat perdu d'avance face à la nature qu'il met en scène, un combat dantesque au cœur d'une jungle qui les verront s'approcher de la folie et se montrer extrêmement violent et barbare.
Herzog réussi là où beaucoup ont déjà échoué, à savoir retranscrire toute la fascination et l'attrait que l'on peut avoir pour cette époque. Parfois proche d'un style documentaire, il met une place une atmosphère complètement mystique et folle, souvent hypnotique et fiévreuse voire violente et angoissante. Parfois caméra à l'épaule, il nous immerge au cœur de cette jungle au plus près de protagoniste et c'est avec le sentiment d'être à leurs côtés que l'on ressent cette soif de pouvoir et de l'humain qui se croit invincible face à la nature et aux indiens.
Les images sont magnifiques, Herzog retranscrit de belle manière toute la beauté des paysages et la bande originale planante, tout comme les éléments sonores naturels, fait corps avec les images. Bénéficiant d'une impeccable reconstitution, il nous permet d'y croire totalement et de mieux nous immerger au cœur de cette quête de l'eldorado. Au milieu de cette horreur, il arrive à en faire ressortir de vrais moments lyriques et livre des scènes marquantes, à l'image du final ou de la disparition du cheval. Klaus Kinski livre une prestation totalement habité, capable de passer du calme à la colère et contenir une folie qui va peu à peu ressortir et s'extérioriser.
Longue descente aux enfers pour la quête de l'or et du pouvoir, Aguirre, la colère de Dieu retranscrit de manière folle, hypnotique et mystique cette expédition, emmené par un hallucinant Klaus Kinski. Remarquable.