Glou, glou, glou... Vous reconnaissez pas ? C'est le bruit de l'eau, le bruit de l'eau calme dans un fleuve paisible, non ? Vous reconnaissez vraiment pas ? Ben merde alors... On m'avait dis que je faisais super bien le bruit de l'eau, j'ai même eu une récompense à la kermesse... Dommage, c'est vous qui pleurerez plus tard, pas moi, moi je sais le reconnaître mon talent.
Et vous le reconnaissez lui, Aguirre ? Aguirre, vicelard, connard, salopard et gueulard. Vile sous-chef fourbe et manipulateur, figure de l'hypocrisie et de la saleté.
Lui, cette silhouette baladant ses hommes, ces hommes qu'il n'était pas sensé commander, il s'est bien démerdé le salaud, il en a hérité par le biais du procès le plus rudimentaire de l'époque. Ça tremble devant Aguirre, même Herzog tremble, ça donne un peu mal au crane d'ailleurs, mais dans l'ensemble, Herzog lui a tenu tête à Aguirre, il est même resté calme. Et croyez-moi, rester calme devant cette étrange épopée n'est pas chose aisée. Rester calme devant Aguirre n'est pas chose aisée...
Ce putain de tire-au-flanc...
Ce putain de gros lardon qui mange bien plus qu'il ne devrait...
Ces pauvres esclaves qui mangent bien moins qu'ils ne devraient...
Ce boiteux d'Aguirre.
Cet illustre branleur, casque ridicule sur la tête (qui suis-je pour critiquer), vociférant à tout va, répliques cultes sur répliques cultes.
"Cet homme a une tête de plus que moi, cela peut changer"
Sa démarche fait mal au dos à Aguirre, pourtant la colère de Dieu est lourde, mais il ne tombe pas. Malgré tout ça, l'importance de leur mission, les relations entre matelots, Aguirre est onirique, reposant, beau voire même poétique, j'en suis bouche-bée.
Vous êtes sûrs hein ? Réfléchissez bien, vous ne le reconnaissez pas ? Et bien tant mieux, car quiconque fréquente Aguirre finit inévitablement par tomber, se noyer, sombrer, être trahis, Aguirre est un poison, vous finirez avec les poissons.