La guerre de 14-18 (et non pas 1418) vue par la famille Smith, dont plusieurs des membres vont aller au front.
Bien que peu, voire pas connu dans nos contrées, le premier film réalisé par Richard Attenborough a eu un énorme succès dans le monde, en particulier en Angleterre, car près de 50 ans après la fin de la guerre, il exalte la fierté de la nation. Le réalisateur a eu les moyens considérables de ses ambitions, parce qu'il a fait appel à ses amis comédiens et comédiennes avec qui il a travaillé depuis le début des années 1940, parfois pour quelques secondes comme Maggie Smith ou Laurence Olivier, mais on croise aussi Dirk Bogarde, Vanessa et Michael Redgrave ou encore Juliet Mills, les rôles principaux étant donnés à des personnes peu connues, dont le jeune Colin Farrell. Oui, c'est bien lui, pas l'acteur irlandais né en 1976.
Mais la plus plus grande particularité est que ce film de guerre est avant tout une œuvre musicale. Alors oui, le mélange peut paraitre bizarre, et ça l'est par moments, mais il y a des numéros musicaux ou des chansons tirés de la guerre, mais que le scénariste Len Deighton a adapté pour en faire des répliques commentant ce qui se passe à l'écran, notamment les combats dans les tranchées ou ce qui précède les combats, à savoir les préparatifs, seuls moments où ça reste positif.
La mise en scène est également une grande surprise pour un premier film, car on sent une grande assurance de la part d'Attenborough ; il y a notamment un superbe travelling latéral où un cheval court seul dans une forêt, que Spielberg a dû forcément voir au moment de Cheval de guerre. Ou alors ce plan final magnifique, où la caméra s'éloigne pour montrer une colline entièrement composée de croix de soldats tombés pour la patrie anglaise.
Je ne cache pas que le film est une curiosité à voir, mais on sent que le réalisateur a voulu adapter cette comédie musicale avec le plus grand sérieux, d'où les moyens importants. Aujourd'hui, le résultat est contesté par les historiens qui y voient une œuvre de propagande, mais au niveau cinématographique, c'est c'est une réussite indéniable.