Bien entendu, il y a ici un aspect mauvais théâtre qui peut à certains moments rebuter. Comme cet artifice de ne jamais montrer le personnage central du récit. N’est pas Beckett qui veut, Alan Ayckbourn en tête, et s’il vous vient à l’esprit qu’il suffit de regrouper tous les parties impliquées pour ruiner l’intrigue, cela peut un peu gâter l’ensemble, malgré toute notre capacité de second degré et d’empathie pour la joyeuse troupe que nous suivons.

Bien entendu, le choix de décors factices au delà de l’aspect déjà-vu chez notre ami Resnais même, peut aller vers une forme de simplicité questionnable. Etions-nous obligés de subir trente à quarante transitions identiques, au delà des trois ou quatre habiles pour nous faire appréhender le temps qui passe ?

Bien entendu, un dernier film possède, même s’il était pleinement réussi, une pointe d’amertume quand son auteur a pu, comme peu d’autres, enchanter nos émois cinéphiles. Quand ce n’est pas le cas, le testament gagne une fine couche de tristesse.

Mais tout ceci n’est pas suffisant pour ne pas apprécier quelques dialogues savoureux, quelques moments fragiles de jeu non dénués de grâce (au milieu d’autres, moins heureux), et cette habitude délicieuse de mettre son propre travail en abime: quand nous assistons au debrief d’une pièce amateur, entendre que le personnage joué par Sabine Azema ne peut rien jouer d’autre qu’elle-même est assez délectable.

Mais ne soyons pas triste. Quand un artiste de la classe du réalisateur disparait, son œuvre reste.
Alain est mort ? Alain Resnais.
guyness

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