La vérité est tailleur

Un conte de fée à la Disney avec un tailleur parigo à la gouaille ravageuse, une princesse dans son château, rien ne pourrait les faire se rencontrer et pourtant... A un moment le film se transforme en roman de Wodehouse avec imposteur à la clef et légèreté de bon aloi, il y a toujours quelques chansons de-ci de-là, une chasse à courre mémorable, un bal costumé, trois gentilles Parques, un oncle duc un peu terrifiant et du bonheur à la petite cuillère.

Le Paris des petits artisans est tout à fait merveilleux, le château aussi, on en oublierai presque le gigantesque n'importe quoi qui se cache derrière tout ça, mais de toute façon, ce n'est pas très grave, la bonne humeur de Maurice est renversante, jusqu'à l'aveu impardonnable de sa profession de tailleur, il arrive à mettre dans sa poche aussi bien le maître de maison que le spectateur hilare. C'est une sorte de don, on lui pardonne tout à ce bougre là, c'est plus fort que de raison.

Sinon, un petit regret tout de même, au milieu d'un casting impeccable, avec Charles Ruggles en vicomte indélicat, Charles Butterworth en prétendant décati, Robert Craig en majordome (comme d'hab), on trouve deux jeunes femmes, Jeannette McDonald, pas exactement gracieuse et Myrna Loy, absolument pornographique dans son besoin physiologique d'un mâle... Et bien, allez savoir pourquoi, le réalisateur et Maurice ne semblent s'intéresser qu'à la moins intéressante, et c'est fort dommage...