Le roman d’Arthur Hailey, canadien comme moi, a été l’un de ces livres que tout le monde dans ma famille a lu au moins une fois, dans les années 1970-1980. Par un euphorique miracle, j’ai toujours l’exemplaire du livre dans ma bibliothèque, avec sa couverture, en mauvais état, conçue à partir d’une photo du film, cela quelque quarante-cinquante plus tard…
J’ai lu aussi de Hailey Blackout, Hotel, Bank, ces deux derniers ayant aussi fait l’objet d’adaptations au cinéma, films de bonne tenue au minimum. J’ai depuis quelques années une copie dvd remasteurisée… On aura compris que je suis un fan fini, du roman comme du film…
On reproche souvent au film la lenteur de sa première partie et un certain éparpillement avec toutes ses histoires parallèles.
Je suggère à ceux qui lui font ce reproche d’aller lire le livre, et les autres de Hailey. Parce que c’est ça, la recette et l’intérêt des livres de Hailey et de ses adaptations cinématographiques. Ce sont des chorales, des mosaïques visant à décrire, de la façon la plus réaliste et la plus vivante possibles, des milieux qu’on connaît mal ou pas du tout (les banques, les hôtels, les aéroports, les centrales électriques). Ils sont aussi instructifs et divertissants que les romans de vulgarisation scientifique de Michael Crichton.
Cela étant, les adaptations cinématographiques de romans à intrigues multiples comme Airport ne sont pas aisées. Certains diront qu’on a trop coupé dans le roman, d’autres s’en accommoderont, sans même avoir lu le roman. Qu’importe, moi qui ai lu le roman 4 ou 5 fois, je trouve que Seaton et son scénariste ont fait un bon travail. Le film a posé les bases du film catastrophe, tout en se distinguant, par sa sobriété et sa dimension documentaire parfois sous-estimée, de tous les films catastrophes qui auront suivi. Peut-être est-ce pour cela qu’il n’a pas trop mal vieilli, contrairement à tant d’autres qui suivront… ou qu’on comprend mal ce que le film a voulu être.