Dans les années 70 sortit une série de films catastrophes qui mettent en scène un aéroport. Le premier d’entre eux fut « Airport », écrit et réalisé en 1970 par George Seaton d’après une histoire originale d’Arthur Hailey. Il met en scène toute une clique d’acteurs, dont les rôles principaux sont tenus par Burt Lancaster et Dean Martin.
L’aéroport international Lincoln de Chicago vit des heures sombres. Pris dans une violente tempête de neige, qui menace de couper l’accès aux pistes et de paralyser le trafic aérien, son directeur, Mel Bakersfield, tente tant bien que mal de faire face à la situation.
L’embourbement d’un jumbo jet sur la piste de décollage le force à rester à l’aéroport, ce qui n’arrange pas les choses avec son épouse, Cindy, avec laquelle il se dispute régulièrement. Mel lui préfère en effet son métier – et sa collègue Tanya Livingston. Dans ce milieu aérien très incestueux, l’on croise également un chef pilote, Vernon, qui trompe sa femme pour une hôtesse de l’air, Gwen. Le mécanicien de la compagnie TWA, le rude Joe Patroni, est également de la fête. Le tableau ne serait toutefois pas complet sans une gentille vieille dame, et un ancien expert en démolition aux tendances suicidaires.
Il faut reconnaître que la reconstitution de l’aéroport est assez bien faite, et que l’on est facilement immergé dans cette chouette ambiance où il y a toujours une crise à résoudre, et plein de problèmes qui peuvent se poser – les joies d’un aéroport gigantesque... À cet égard, un « Die Hard II », par exemple, est moins réussi. Les personnages sont plutôt charismatiques, et cela aide clairement.
L’histoire, quant à elle, ne casse pas trois pattes à un canard.
Le film est construit sur trois unités : introduction, arrivée de la crise et résolution, avec quelques rebondissements. Ce n’est globalement pas hyper intéressant, le scénario me semble également assez peu original, mais cela fait le job.
Ce qui sauve le film, et qui lui donne un intérêt véritable, c’est toute sa galerie de personnages, qui sont souvent très bien interprétés, correctement écrits et détaillés. Ainsi on retrouve un Burt Lancaster sans éclat en directeur d’aéroport, passionné par son métier, mais dont la vie familiale est un désastre. Il en pince pour Jean Seberg (on le comprend, surtout qu’elle a les cheveux un peu plus longs ici), dont les interactions avec Helen Hayes, qui joue le meilleur personnage du film, une petite vieille qui voyage clandestinement avec un talent certain, sont tout à fait délicieuses. Il y a aussi Dean Martin qui dégage ce curieux charisme – moins que dans Rio Bravo, cela dit – et qui lutine la très belle Jacqueline Bisset. C’est un quasi sans faute, et c’est souvent assez drôle.
Au final, « Airport » constitue un divertissement de facture tout à fait honorable. Son sujet est classique : une crise à résoudre dans un aéroport qui subit une tempête de neige, mais traité de manière efficace, avec une touche de légèreté bienvenue. Si l’on peut reprocher quelques longueurs au film de Seaton – qui dépasse de loin les deux heures – ou un scénario un peu convenu, les beaux yeux de Jean Seberg et Jacqueline Bisset arrivent très bien à gommer ces menus détails.