アキラ
Je vais vous parler d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre (horrible que je puisse dire un truc pareil, et si je n'avais gardé cette attitude légèrement désinvolte, ces cheveux...
Par
le 14 avr. 2013
158 j'aime
28
Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
Un film d'animation ? Une création originale ? Non ; une fable, une annonciation, une prophétie, et peut-être même, un texte sacré. Mais de quoi ? Un simple réquisitoire contre la technologie ? Ou bien l'allégorie de la Création ?
Tout d'abord, le support visuel, l'animation.
En effet, le grain spécifique de l'animation de cette époque et de ce film en particulier permet de modeler une sorte de brume sur certaines images qui dénote peut-être d'une rêverie, d'un songe hors du temps qui nous informe sur notre futur à venir.
Ensuite, le son qui accompagne ce support visuel. Pour la bande son de son film, Katsuhiro Otomo a fait appel à Yamashiro Shoji et à son collectif Geinoh Yamashirogumi, regroupant des centaines de personnes d'origines sociales diverses et variées. Collectif qui a autant interprété des chants bouddhiques, de la musique du monde, que du rock progressif. Le choix d'Otomo parait ainsi évident pour affirmer le ton de son film qui se veut universel ; derrière le masque futuriste fait de néon, se cache l'aspect prophétique, divin, sacré et universel construit grâce à la multitude d'influences musicales qui renvoie à l'ensemble des civilisation (le chant grégorien côtoie les percussions tribales). Et ainsi, cet universalité permet de dresser cette prophétie, ce texte sacré.
Mais que nous dit ce texte sacré ? Il dit la Création.
Effectivement, le terme démiurge pourrait être utilisé pour nommer concisément ce film.
Terme qui renvoie au créateur, à celui à l'origine d'une œuvre, d'un ouvrage, voire de la Création, œuvre de Dieu.
Si l'on considère le film à travers ce prisme, il n'est ainsi plus qu'un simple avertissement contre la technologie mais devient une allégorie de la Création, qui dépasse l'observateur et le créateur.
En effet, le désir d'innovation et de création compulsive de l'homme l'amène finalement à sa destruction au travers de la science qui prend des airs de démiurge avec ces scientifiques qui se veulent créateur mais qui donnent finalement naissance à un faux dieu et à une création qui les dépasse.
L'observateur innocent et impuissant est ainsi représenté par la jeunesse totalement dépassée face à la création aux prétentions démiurgiques et dont Kaneda et Tetsuo sont un excellent exemple; bien qu'aspirés dans cette folle aventure, ils semblent porter bien plus d'importance à l'égard de leurs motos qu'à l'apocalypse qui se déroule devant leurs yeux.
De plus, la petitesse des personnages est magnifiquement explorée, ceux-ci qui face au renversement qui se prépare n'ont d'attention que pour leurs intérêts (politiques, économiques…); face à la Création devenue incontrôlable, certains fuient avec une valise remplie d'argent tandis que d'autres s'extasient face à la puissance produite par Akira, paraissant comme inconscients du danger de cette puissance qui va les écraser.
Peut-être pourrions-nous finalement citer Victor Hugo qui dans le poème À Villequier du livre Pauca Meae des Contemplations dit "Que la création est une grande roue qui ne peut se mouvoir sans écraser quelqu'un". Dans le même recueil, il explique également que "Les bêtes sont au bon Dieu; mais la bêtise est à l'homme"; citation que nous pouvons relier au film dont la bêtise de l'homme explorée est son inlassable désir de surpasser et d'égaler l'univers qui le dépasse.
Mais par dessus tout, cette œuvre permet même une certaine mise en abyme; Katsuhiro Otomo paraît également en créateur démiurgique dont l'œuvre, la Création le dépasse. Le film en son existence même expose finalement une allégorie de la Création.
10/10 pour la Raison.
Créée
le 22 janv. 2023
Critique lue 61 fois
3 j'aime
D'autres avis sur Akira
Je vais vous parler d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre (horrible que je puisse dire un truc pareil, et si je n'avais gardé cette attitude légèrement désinvolte, ces cheveux...
Par
le 14 avr. 2013
158 j'aime
28
Akira est un double voyage dans le temps : c’est bien entendu celui d’une société futuriste (2019, qui s’approche à grand pas…), mais surtout le retour à un passé : de l’animation, et du manga. J’ai...
le 1 avr. 2014
97 j'aime
14
En adaptant son manga Akira (il écrivait en même temps le scénario du film et les premiers tomes de son oeuvre), Katsuhiro Ōtomo nous emmène dans un Neo-Tokyo en 2019 après la destruction de la...
le 24 févr. 2015
89 j'aime
12
Du même critique
Face à ce monument de l'Histoire française qu'est Simone Veil, ce film se vautre lamentablement en ne donnant pas à voir quelque chose de grand (quelque chose à la hauteur, quel que soit le portrait...
Par
le 5 avr. 2023
4 j'aime
Écrit en collaboration avec @BoB_66Un film d'animation ? Une création originale ? Non ; une fable, une annonciation, une prophétie, et peut-être même, un texte sacré. Mais de quoi ? Un simple...
Par
le 22 janv. 2023
3 j'aime
Nolan a voulu nous dépeindre l'enfer qu'était la vie de Robert Oppenheimer, responsable du projet Manhattan et père de la bombe atomique. Seulement, au lieu de nous en montrer un reflet, ce film...
Par
le 29 août 2023
2 j'aime