アキラ
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Comment présenter l’un des films d’animation japonais les plus célèbres et les plus reconnus ? Depuis sa sortie, en 1988, Akira est devenu un incontournable, un vrai film culte, un phénomène mondial à propos duquel on n’a pas fini de parler ou d’écrire.
A l’origine, Akira était un manga, créé par Katsuhiro Otomo en 1982. Mais il eut, après quelques années, l’opportunité de porter son projet au cinéma et, bien que réticent à cette idée dans un premier temps, il accepta ce premier projet cinématographique, à condition d’avoir un contrôle total sur le projet. Il s’attela donc à cet ambitieux travail, en nous projetant dans le « Neo-Tokyo » de 2019, après la Troisième Guerre Mondiale, trente-et-un ans après la destruction de Tokyo. La ville est devenue un repaire pour hors-la-loi, où règnent l’insécurité et la corruption. Au milieu, un groupe de jeunes s’amuse à commettre de petits larcins, sans se douter qu’ils allaient être au cœur d’un bouleversement majeur dans leur existence et celle de la ville.
Akira, c’est l’exploration d’un monde futuriste, où la technologie et l’architecture donnent à cette ville l’image d’une immense forêt de béton, où les affichages publicitaires irradient la nuit de leur lumière. Pendant ce temps, la société est au bord de la rupture, revenue des années en arrière. Akira, c’est aussi l’image d’un pouvoir inconnu et occulte, une légende qui circule mais qui ne reste qu’une légende, faute de preuves faisant état de son existence réelle. Le film de Katsuhiro Otomo vient donc convoquer les composantes classiques du récit futuriste et dystopique, afin de questionner de nombreuses thématiques, comme l’indépendance, la liberté et le pouvoir. Car, au-delà d’être devenu un mètre-étalon du cinéma de science-fiction, Akira vient aborder de grandes questions philosophiques, non sans pertinence, et des effets des plus réussis.
Le pouvoir est, en effet, probablement le thème principal du film. Il est omniprésent. C’est le pouvoir des hors-la-loi, le pouvoir des politiques, des militaires, de l’argent, des croyances, de la foule, avec, au centre, celui de Tetsuo, qui n’a de cesse de grandir. Ce dernier condense toutes les frictions entre les autres, qui alimentent cette rage sans bornes. C’est l’image d’un pouvoir que tout le monde cherchait à contrôler et à utiliser à ses propres fins, et qui finit par dépasser tout le monde, pour mener au chaos. Un pouvoir aussi instable que Tetsuo lui-même, adolescent en proie à la question de l’identité, qui cherche sa place dans le monde et qui veut s’affirmer en tant qu’individu. Son évolution montre donc les dangers du pouvoir, tout en s’intéressant au passage à l’âge adulte, et la recherche d’indépendance qui en découle. Un questionnement sur l’identité qui peut s’appliquer à la société dans son ensemble, tant les parallèles avec la catastrophe d’Hiroshima sont nombreux, venant alors montrer la fureur de vivre dans un monde qui se relève du chaos, au bord de l’effondrement de la civilisation.
Tout cela n’aurait certainement pas la même force sans la beauté du film, avec un style d’animation qui dénote avec les anime plus traditionnels, et cette vision du futur stylisée à souhait, avec ses « totems », comme la moto de Kaneda. Les immenses gratte-ciels appuient la verticalité de cette ville qui écrase ses habitants, avant qu’un chaos d’abord mystique, puis mécanique, et enfin organique, dans une apothéose à l’étrangeté des plus saisissantes, ne vienne tout chambouler. Akira, c’est une œuvre devenue culte, mais surtout un emblème de la science-fiction, contribuant à la réflexion sur notre futur et les limites de notre société.
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Créée
le 26 avr. 2019
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