Ce film est une pure merveille. Ma critique devrait s'arrêter là, mais rajoutons-y quelques lignes.
Un couple, un beau couple. Lui, chanteur dans un groupe de Blue Grass et solitaire en caravane. Elle, tatoueuse en centre-ville. Un beau couple disais-je. Le blue grass, c'est cette forme de country, plus mélodique et sur fond de Banjo. D'ailleurs, ce Banjo, il rythmera votre film.
Jusque-là tout sonne bien, tout sonne juste. Puis un enfant naît de cette relation. La jeune fille tombe malade à l'aube de sa sixième année, et le couple va devoir survivre à cette souffrance imperceptible pour ceux qui n'y ont jamais fait face. À qui la faute? Les gênes de l'un? de l'autre?
Ce film date de 2012. Nous sommes en 2018 (encore un peu). Et j'oserai presque confirmer que c'est mon film de l'année. Celui qui m'a retourné une bonne claque de chauffeur de bus dans la gueule. Celui qui a déclenché en moi des sentiments dont j'ignorais l'existence et qui a su faire mal où ça faisait déjà beaucoup trop... Mal. J'ai pleuré. Jusqu'au dernier plan.
Certains trouveront dans ce film assez de clichés hipsters pour créer un jeu à boire dès qu'une barbe apparaît, ou qu'un banjo annonce le début d'un titre. Moi j'y vois une photographie magnifique, une musique qui vous invite à prendre un billet vers le Texas, et un tragique comme on en voit rarement dans du film tout public. Si on m'avait dit que l'intrigue se déroulait en Belgique, je n'y aurai pas cru une seconde.
Alabama Monroe mérite son César. Il m'a empêché de dormir toute une nuit. C'est amplement mérité.