Le mot cliché et ses différents sens... Le cliché, c'est d'une part la photographie. Et autant dire que celle de Moonrise Kingdom est d'un niveau rarement vu. Sauf chez Wes Anderson. On est totalement dans la trempe d'un Grand Budapest Hôtel. La perfection, le côté lisse et détaillé, où rien n'est laissé au hasard... C'est jaune, très jaune, assez champêtre et nostalgique, on est totalement en 1965. ça plaira ou dérangera, mais le parti pris est intéressant. Pour ma part, c'est un grand OUI.
L'autre cliché, c'est celui du Boy Scout. Du scoutisme en général. J'ai vécu dix années de chemises et foulards colorés. On s'y retrouve, beaucoup, surtout au début du film. Avant que l'intrigue ne prenne l'allure d'un conte plus que d'une fiction-réalité! On ne regarde pas une énième fois Scout Toujours. Il n'y a pas d'humour gras ni de Gérard Jugnot dans les parages.
L'histoire se déroule tout en finesse. Une romance, un passage à l'âge adulte pour deux jeunes ados aux origines si différentes. L'amour ne tient pas à grand chose, mais les liens qui se créent semblent indéfectibles à cet âge. Et on se prend à rêver la vie de ces deux jeunes en bord de plage, qui se promettent une vie à deux après quelques jours seulement...
C'est beau, c'est très Wes Anderson, et vous passerez un bon moment.
à V. <3