Ce n'est pas un film sur l'amour, c'est un film sur la perte, sur le désespoir humain et ça fait bigrement mal par où ça passe. (Bon d'accord, c'est aussi un film sur l'amour mais qui se noie...)
The Broken Circle Breakdown entre dans cette catégorie de long métrage qui vous hante encore bien après le visionnage, au travers d'images mais aussi de part la violence du propos.
La trame narrative décousue nous propose d'entrer dans un univers où le bon sentiment se retrouve secoué par une espèce de nihilisme ogresque, ne laissant rien sur son passage si ce n'est des êtres brisés.
Le casting est merveilleux, les acteurs ne jouent pas, ils vivent l'histoire, on y croit à 100%, on frissonne avec eux, on est projeté dans leur monde qui est aussi le nôtre, on compatit, on souffre avec eux, on aimerait les aider, apporter un peu d'espoir... Mais nous restons impuissants et bientôt la surenchère dramatique nous enveloppe et nous brise à notre tour.
Émaillé de scènes à charge émotionnelle dantesque (le dernier concert, la tirade de Elise qui s'ensuit en coulisses, etc.), j'ai été dérangée par la construction du film qui, justement, oppose le bonheur (où l'on se dit "ouf, un peu de répit) au malheur trop omniprésent.
En ça, les 40 dernières minutes sont terriblement éprouvantes.
Je terminerai sur une bonne note (moi !) : la bande originale est vraiment chouette, même si l'on n'est à priori pas fan du Bluegrass !
Felix Van Groeningen est en tout cas, un réalisateur a suivre de près...