Alabama Monroe (superbe spoil du titre français une fois qu’on a vu le film) faisait partie des films qui m’intriguaient beaucoup ces derniers temps, tant par une bande annonce en montagne russe (tiens, ce plan est chouette ! Houla celui-ci pue des pieds !) que par les premières réactions de mes chers éclaireurs (et autres inscrits sur SC).
Comme souvent, le résultat est conforme à la dubitation initiale
(ça faisait longtemps que j’avais pas néologisé, moi)
Didier, des champs
Il a tout pour plaire, cet Alabama Monroe, et donc tout pour déplaire.
Tout de go, tu te dis que si tu veux faire pleurer dans les chaumières, comment mieux réussir son coup qu’en traitant d’une maladie infantile fatale sur fond de Bluegrass bondissant ? Faire avec ces éléments un brouet infâme semble plus que probable: presque un programme.
Une affiche pour un cancer de country, en somme.
Elise ou la vraie vie
Oui mais voilà, Felix Van Groeningen est malin. L’auteur de "la merditude des choses" inscrit son récit dans un environnement à la fois proche et décalé (un flamand campagnard, fan d’Amérique, apprend peu à peu à prendre du recul sur l’objet de sa passion), avec des personnages suffisamment bien écrits (jusque sur la peau) pour t’accrocher presque jusqu’au bout. Mieux, le choix du récit chronologiquement éclaté n'apparait pas cette fois comme un artifice factice mais permet d'alterner les ambiances pour mieux distiller l'émotion que procure le temps qui passe.
Ainsi, le pathos, malgré une thématique à la limite du lourdingue, est presque toujours contourné de manière rusée.
Pas mignonne, Maybelle
Au final, je reste comme prévu solidement attaché dans mon attraction foiraine.
Un film à la fois sincère et roublard, fort et facile, poignant et froid, terriblement à l’image de la musique pratiquée par ses personnages: géniale en live, assommante une fois enregistrée.