J'sais pas si j'ai aimé.
'fin, si. Quand même.
J'veux dire, ce film, il est beau. Il est très beau, même, y'a quelque chose de profond et de lumineux dedans. Mais il m'a fait mal. Alors j'ai du mal à le noter.
Il m'a fait mal parce qu'il est brutal, cru, étourdissant. J'étais sur mon siège, à essuyer les larmes une à une, à sourire maladroitement, coinçant les jambes entre mes bras. J'ai eu envie d'une cigarette tout le temps. Tout le temps.
"Je suis un singe. Et j'ai peur."
Jisus de merde, "Alabama Monroe" est un bon film, oui ! Ce n'est pas que de la joie innocente, ce ne sont pas que des ruines, ce n'est pas que de la désolation. C'est vivant. C'est de la vie. Tous les regards que l'on croise sont d'une puissance et d'une émotion rare, les mots sont justes, les plans terriblement bien filmés. Et cette fin, où les images s'amoncellent, se regroupent, nous assomment, m'a laissée interdite.
C'est une claque dans la gueule. Une vraie de vraie.
C'est pas un film, c'est une aventure.
... Mais je ne l'ajouterais pas à mon TOP 8, parce que je vous l'ai dit : ce film m'a fait mal. Il est entré dans une plaie qui ne voudra jamais se refermer et a mis un sacré foutoir dans ma tête. J'en ai voulu à ma mère d'avoir choisi ce film, en sortant. Pourquoi t'a choisi ça, t'as fait exprès, j'avais envie d'hurler, t'as fait exprès de me faire chialer, de me faire réagir, t'as fait exprès de choisir un film aussi houleux ? Mon coeur a la nausée, maintenant.
J'me suis tue, finalement. J'en veux pas à ma mère, j'en veux pas à ce film, j'en veux à personne. Sinon à ma sensibilité bien trop exacerbée, à ce cœur qui se laisse aller à battre trop fort, à agiter ma cervelle.
"Alabama Monroe" m'a touché, m'a ému là où aucun n'avait réussit auparavant.