Retour sur une icône, à la beauté du diable, certes, mais pas que. Les femmes qui ont compté dans sa vie, Romy, l’éternelle fiancée qu’il a sans doute connue, trop jeune, à laquelle il a redonné sa chance en l’imposant dans le film « La piscine », Nathalie Delon, qu’il a épousée et avec laquelle il a eu, aux States, un fils Anthony. Mireille Darc, une femme différente qui l’a compris mais l’a quitté, faute de pouvoir lui donner d’enfant ou de construire une famille, même recomposée. Coup de foudre à la cinquantaine pour Anne Parillaud, d’environ 25 ans sa cadette. Pensait-il à la famille tant désirée avec elle? C’est avec sa dernière compagne, Rosalie Van Bremen, qu’il va, sur le tard, rencontrer à l’aube de ses 60 ans, former une famille durant 14 ans. Naîtront de cette union, Anoucka et Alain-Fabien. Derrière l’artiste, révélé dans « Le Guépard » de Visconti, on sent les failles de l’homme. Une enfance pas très heureuse, trimballé de pensionnat en pensionnat, dès l’âge de 8 ans jusqu’à ses 14 ans. Un milieu peu cultivé voire pas du tout, à ce que dit Delon lui-même. Un père absent dès ses 4 ans, une relation fusionnelle (trop) avec sa mère, qu’il cherchera avec les femmes rencontrées (surtout Nathalie Delon, relation quasi incestuelle, qui n’a duré que 4 ans ( Il semble avoir reproduit le meme schéma que son propre père), l’engagement dans l’armée pour fuir cette famille recomposée (un beau-père boucher, lequel a formé Alain à lui succéder), et puis son arrivée au sein du 7e Art, repéré par les plus grands réalisateurs, ses rencontres avec le patriarche Jean Gabin, celle avec Jean-Paul Belmondo. Alain Delon a souvent été seul, par la force des choses et il le dit lui-même, que ça ne lui fait pas peur d’être seul, et même qu’il a besoin par moments de solitude. Dans certains rôles, il parait triste, je pense au « Samouraï », de Melville …Un loup solitaire qui a besoin des autres, un félin. La beauté est parfois, souvent un handicap, voire une source de jalousie, empêchant de voir l’homme derrière la façade…