Le grand Charles
Quel hommage.J'ai depuis 2 ans plus de 20 ans, et pourtant Charles Aznavour ne m'était avant que le film commence que très peu familier (j'ai d'ailleurs hâte de lire les avis de ses fans...
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le 7 sept. 2024
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Très difficile de réaliser un biopic sur Charles Aznavour, et pourtant Grand Corps Malade et Mehdi Idir ont relevé le défi avec brio. Tahar Rahim a étudié la gestuelle, le comportement de Charles et s’est hyper investi dans son rôle. ♥️ Réussite ! Pour avoir lu plusieurs livres écrits par Aznavour et possédant l’intégrale de ses textes et chansons, le film retrace avec justesse le parcours de combattant de l’artiste le plus adulé dans le Monde entier, représentant la culture française outre Atlantique et partout dans le Monde entier. Si Charles avait la voix voilée et que même Edith Piaf lui a conseillé de poursuivre en tant que parolier plutôt que chanteur-compositeur-interprète, il a su se séparer d’elle, à temps, l’a remerciée de ce qu’elle lui a appris et apporté, puis a décidé de prendre sa revanche, après avoir subi des quolibets, des insultes sur sa taille, sa soi-disant laideur, son nez que Piaf lui a permis financièrement de refaire, les attaques en tous genres sur sa voix voilée, le racisme sur ses origines arméniennes etc etc… Aznavour a surmonté tout ça en se lançant à fond dans la culture française (c’est un auto-didacte), passant des heures à écrire ses textes en français puis dans plusieurs langues, l’espagnol et l’anglais entre autres. Une chanson par jour. Pour un soi-disant petit homme, il est devenu un grand de la référence de la chanson française à travers le Monde entier. Chaque chanson parle de sa Vie mais chacun/e peut s’y retrouver. On lui a dit qu’on écrivait pas de chanson d’Amour lorsqu’on était laid. C’est ignoble. Il s’est bien rattrapé, adulé par de nombreuses femmes devenues ses conquêtes. Sa rencontre, son coup de foudre avec Ulla est un moment clé du film, sur la chanson : « She», merveilleuse et émouvante. La disparition de son fils Patrick, né d’une relation bien avant sa rencontre avec Ulla, qu’il n’a connu qu’à l’âge de 8 ans, auquel il a ouvert grand les bras, est également un moment clé du film (impossible de ne pas pleurer !), Charles va combattre son chagrin en se réfugiant dans le travail et en partant voyager à travers le Monde entier. Il filmera et photographiera toutes ses découvertes réunies dans le fameux film sorti en 2019, «Le regard de Charles», un condensé de superbes clichés et d’instants figés. Certes, le biopic est incomplet mais en 2H13, résumer 94 ans de Vie, relève du défi et force l’admiration. Aznavour a participé au film mais hélas nous a quittés en 2018, la réalisation n’en était qu’à ses débuts. Grand Corps Malade et Mehdi Idir ont su en tirer l’essentiel et tracent un portrait fidèle de l’homme acharné au travail et de l’artiste ayant subi injures, quolibets, racisme avant de devenir l’immense AZNAVOUR qui n’a jamais oublié ce que Micha, son père, lui disait : « Regarde d’où tu viens et où tu en es aujourd’hui ». Sa sœur Aïda est omniprésente dans la vie de Charles et dans le biopic. Belle réussite avec un casting de choix, Tahar Rahim est bluffant ! ❤️❤️❤️ À chaud, j’argumenterai ultérieurement et j’irai le voir une seconde fois en salle. Charles AZNAVOUR est une référence pour moi. J’ai un faible pour ce très beau texte: « Comme ils disent », chanson avant-gardiste qui m’émeut à chaque fois que je l’écoute et tant d’autres. Merci aux réalisateurs de terminer le film sur le vrai Charles et sur plusieurs de ses chansons ! ❤️. Petit complément : le film est rythmé par les chapitres de la Vie de Charles, avec une chanson à la clé pour chaque chapitre. Son arrivée en France, un papa n’hésitant pas à vendre sa dent en or pour faire manger sa famille, sa mère lui lisant à lui et sa sœur « Je suis l’œil et toi la lumière…Sans lumière, l’œil est la nuit », extrait d’un livre. Le petit Aznavourian est scotché à sa mère bienveillante, la buvant des yeux. C’était une famille unie, réfugiée ayant choisi la France plutôt que les USA. La famille Aznavour cachait des juifs durant la guerre. Le petit Aznavourian chante dans la rue pour aider sa famille à manger. Il imite Trenet. Et puis il rencontre Pierre Roche, son ami. Arrive l’assassinat de Manouchian qui affecte énormément Charles. Sa sœur aînée Aïda adopte Aznamour comme nom de scène, ça en dit long. Vient sa rencontre avec Breton. Sa célèbre valse à l’envers avec Piaf. Il prend avec Pierre Roche, le train en marche, pour suivre Edith avec les Compagnons de la chanson. Vient l’arrivée à New York sans visa, toujours pour suivre Edith. Retour vers l’immigration. Aux States, déjà, ça pardonne pas. Direction Montréal, réouverture du Faisan doré, en compagnie de Pierre Roche, coureur de jupons, qui va finalement tomber amoureux et se marier avec une québécoise. La vie sépare les deux amis. Edith l’encourage à démarrer sa carrière solo, comme écrivain mais pas auteur-compositeur-interprète, en raison de sa voix voilée. Cette fameuse voix voilée assurait le succès pour certains chanteurs aux USA. Aznavour saute sur l’occasion pour s’acharner au travail à raison d’écrire une chanson par jour et d’ingurgiter des tonnes de livres, représentatifs de la Culture française. Aznavour développe sa griffe, sa patte, bravant les quolibets, les insultes racistes, les réflexions sur son physique, et c’est 80 représentations à l’Alambra, puis 2 semaines à l’Olympia et la consécration ! En 1972, création de « Comme ils disent », merveilleuse chanson avant-gardiste qu’il chante volontairement à la première personne. C’est le coup de foudre avec Ulla, il compose l’extraordinaire chanson «She», « You are the one formi formidable »…Meurti par la terrible disparition de Patrick, il décide de voyager dans le monde entier pour combattre son chagrin (moment émouvant dans le film). Il ramènera des tonnes d’instants figés. Arrive la consécration à New York il gagnera un cachet identique à celui de Sinatra. Il en est héberlué, n’y croyant plus. Sa sœur Aïda l’encourage à ralentir mais il ne peut pas, malgré la phrase paternelle de Micha en tête «Regarde d’où tu viens et où tu en es». Hier encore, j’avais vingt ans, La Mama, Emmène moi, Je n’aurais jamais cru… Aznavour, le vrai, sur scène ! Final en beauté. Quelle belle leçon de Vie. Croire en ses rêves, ne jamais rien lâcher et surtout ne jamais oublier d’où l’on vient afin de savoir où l’on va..🎶❤️😉 J’ai vu Charles sur scène à Lyon. Je l’ai rencontré, intimidée, lors d’une dédicace (merveilleux souvenirs précieux) et je l’écoute au gré de mon humeur.. « Lorsque l’on tient entre ses mains cette richesse, des lendemain plein de promesses, il faut boire jusqu’à l’ivresse, sa jeunesse… » « J’habite seul avec maman, dans un très vieil appartement, rue Sarasate, j’ai pour me tenir compagnie une tortue, un canari et une chatte. Pour laisser Maman reposer, très souvent je fais le marché et la cuisine. Je range, je lave, j’essuie. À l’occasion je pique aussi à la machine. Le travail ne me fait pas peur, je suis un peu décorateur, un peu styliste, mais mon vrai métier, c’est la nuit. Que je l’exerce travesti. Je suis artiste. J’ai un numéro très spécial Qui finit en nu intégral Après Streap-stease. Et dans la salle, je vois que, les mâles n’en croient pas leur yeux. Je suis un homme, oh, comme ils disent.. » « She May be the face I can’t forget A trace of pleasure or regret… » « La Bohème ça voulait dire… Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ne peuvent pas connaître, Montmartre en ce temps là, accrochait ses lilas jusqu’à nos fenêtres Et si l’humble garni qui nous servait de nid Ne payait pas de mine C’est là qu’on s’est connue Moi qui criais famine et toi qui posait nue. La Bohème la bohème Ça voulait dire On est heureux » La bohème la bohème, nous ne mangions qu’un jour sur deux…. »🎶 Impossible de résister ! ❤️🎶 Il y a déjà 1 * uniquement pour Charles.😉 Encore mieux la seconde fois: performance d’acteur de Tahar Rahim, sans oublier Bastien Bouillon en Pierre Roche, Marie-Julie Baup en Edith Piaf à l’accent parigo, Dimitri Michelsen en Charles Trenet, Camille Moutawakil en sœur aînée d’Aznavour (Aïda), Lionel Cecilio en Gilbert Bécaud, ressemblant, Hovnatan Avédikian en Misha père d’Aznavour, Tigran Mekhitarian en Missak Manoukian, Victor Meutelet en Johnny Hallyday jeune ( il lui ressemble), Petra Silander en magnifique Ulla, sur la chanson de « She » dans la boîte de nuit. Belle reconstitution d’époque 39-45, années 60-70 et au delà. Le court moment de rap ne nuit nullement au biopic, durant la remise du disque d’Or, surtout si l’on connaît bien Aznavour et ses relations et influence avec/sur certains rappeurs, à propos de textes. Ce petit rappel arrive donc bien à pic. Scène avec Patrick le fils de Charles, réécrite, disparu tragiquement ( je cherche le nom de l’acteur). Souvenir d’avoir vu Mischa Aznavour, lors de la sortie du film «Aznavour, le regard de Charles » dans mon cinéma favori, en 2019..(Il était venu avec son chien admis exceptionnellement dans la salle, pour présenter le film de son père dcd en 2018, il y a déjà 6 ans). En prime, je vais obtenir l’affiche (un vrai plaisir). Et pourquoi pas le (re)voir une troisième fois? Quand on aime on ne compte pas. « Lorsque l’on tient, entre ses mains, cette richesse, des lendemains plein de promesses, il faut boire jusqu’à l’ivresse, sa jeuneesse… car tous les instants nous sont comptés.. » Ouiii, je le reverrai ! 😉
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le 24 oct. 2024
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