Tout, dans ce film, est réussi. Et c'est là la plus grande surprise.
La construction du film est très particulière. Le scénario se plaît à nous présenter séparément chacun des personnages principaux, et à nous les montrer comme antagonistes. Mais, lorsque le combat arrive, tous ces individus nettement séparés s'unissent comme un seul homme.
Le rythme est lent, voire même très lent sur le début. Et pourtant, aucun ennui ici : on alterne humour, émotions et tension dramatique. Même si le combat principal n'arrive que très tard (dans un film long : plus de trois heures dans sa trop rare version intégrale), il n'y a aucune scène inutile, bien au contraire. Une fois de plus, tout sert à camper les personnages ou à planter progressivement une ambiance qui aboutira à son point culminant bien plus tard. Car, bien entendu, l'ensemble du film est construit vers ce fameux combat aux conséquences funestes.
Les acteurs sont exceptionnels. A côté d'un John Wayne qui joue John-Wayne-en-train-de-jouer-Davy-Crockett, on trouve deux acteurs prodigieux : Richard Widmark (dont on ne chantera jamais assez les louanges) et Lawrence Harvey.
L'un des talents du film, c'est de transformer cette page historique en véritable légende mythologique. Alamo devient, pour les USA, un peu l'équivalent de la guerre de Troie.
Le résultat est époustouflant. Un chef d'œuvre classique dans sa réalisation (John Ford a bien aidé son ami John Wayne) mais qui dégage une émotion unique.