Alamo
7
Alamo

Film de John Wayne (1960)

Une fresque grandiose et épique

La résistance acharnée de Fort Alamo est l'une des pages glorieuses de l'histoire des Etats-Unis, elle permit à 185 hommes déterminés de tenir tête aux 7000 soldats du général Santa Anna en 1836, pour récupérer le Texas, alors province mexicaine. Le sacrifice de ces hommes pour la liberté, parmi lesquels on trouve le légendaire Davy Crockett, Jim Bowie, inventeur du fameux couteau, et le colonel Travis, a toujours tenté le cinéma, et depuis longtemps, John Wayne souhaitant passer à la réalisation, voulait consacrer un film à ce fait historique. Réunissant autour de lui certains des techniciens et des acteurs de son vieux maître John Ford (qui viendra par ailleurs tourner quelques scènes par amitié), Wayne a jeté tout son crédit personnel et ses économies dans l'entreprise.
Le résultat est une spectaculaire reconstitution transformée en épopée, on peut lui reprocher quelques légères longueurs, mais c'est une indiscutable réussite où Wayne parvient, dès son premier film de réalisateur, à trouver un vrai sens épique en exaltant le dévouement, la bravoure et les valeurs américaines ; on aurait mauvaise grâce à lui reprocher cette optique, c'est sûr que c'est très américain, mais ce pays n'a pas beaucoup d'Histoire, or devant un tel sujet, il ne faut pas faire le mauvais esprit et plutôt jouir du spectacle, même si certains critiques à la sortie du film n'ont pas manqué d'y voir une affirmation des idées politiques de l'acteur-réalisateur-producteur.
Mais Alamo a ceci en plus qu'il est aussi une étude de caractères à la John Ford, après tout, Wayne fut à bonne école ; car il ne se contente pas d'aligner une prodigieuse figuration et des scènes de bataille bien filmées, il parvient aussi à créer des caractères humains qui déterminent l'envergure mythologique des personnages principaux, servis par les compositions remarquables de Laurence Harvey en colonel Travis, de Richard Widmark en Jim Bowie, et de Wayne en Davy Crockett, le tout souligné par la très belle musique de Dimitri Tiomkin. La splendeur tragique des dernières scènes lors du siège et de l'assaut ne laisse pas indifférent le spectateur et n'occulte pas l'élément humain. Ce qui n'aurait pu être qu'une coûteuse et banale reconstitution se transforme donc en véritable film d'auteur digne des grands réalisateurs qui ont dirigé John Wayne.

Créée

le 3 févr. 2017

Critique lue 1.7K fois

28 j'aime

43 commentaires

Ugly

Écrit par

Critique lue 1.7K fois

28
43

D'autres avis sur Alamo

Alamo
Ugly
8

Une fresque grandiose et épique

La résistance acharnée de Fort Alamo est l'une des pages glorieuses de l'histoire des Etats-Unis, elle permit à 185 hommes déterminés de tenir tête aux 7000 soldats du général Santa Anna en 1836,...

Par

le 3 févr. 2017

28 j'aime

43

Alamo
Docteur_Jivago
9

Remember the Alamo !

Version Longue : Si, durant sa carrière, John Wayne s'est souvent intéressé, voire investi, à la réalisation, il n'a signé que deux mises en scène. Sa première, Alamo, où il est bien aidé par John...

le 28 août 2018

24 j'aime

4

Alamo
SanFelice
10

Mythologie US

Tout, dans ce film, est réussi. Et c'est là la plus grande surprise. La construction du film est très particulière. Le scénario se plaît à nous présenter séparément chacun des personnages principaux,...

le 20 mai 2012

24 j'aime

3

Du même critique

Il était une fois dans l'Ouest
Ugly
10

Le western opéra

Les premiers westerns de Sergio Leone furent accueillis avec dédain par la critique, qualifiés de "spaghetti" par les Américains, et le pire c'est qu'ils se révélèrent des triomphes commerciaux...

Par

le 6 avr. 2018

123 j'aime

98

Le Bon, la Brute et le Truand
Ugly
10

"Quand on tire, on raconte pas sa vie"

Grand fan de westerns, j'aime autant le western US et le western spaghetti de Sergio Leone surtout, et celui-ci me tient particulièrement à coeur. Dernier opus de la trilogie des "dollars", c'est...

Par

le 10 juin 2016

98 j'aime

59

Gladiator
Ugly
9

La Rome antique ressuscitée avec brio

On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...

Par

le 5 déc. 2016

96 j'aime

45