Quand on pense à une parodie de films policiers, à la fin des années 1980-début 1990, on pense à la trilogie des Y-a-t-il un flic, qui sont des modèles d'humour, bien rythmés et très très drôles, que je regarde au moins une fois par an.
Sorti en 1993, Alarme fatale est une parodie du film de Richard Donner, Samuel Jackson prenant le rôle de Danny Glover et Emilio Estevez celui de Mel Gibson, pour la même histoire, sauf que c'est pour transformer de la cocaïne...en cookie !
Le film étant précédé d'une réputation désastreuse, bide commercial ayant stoppé la suite déjà prévue (d'où le 1 dans le titre), j'avoue qu'à plusieurs reprises, je me suis surpris à rire, car il y a quand même de très bons gags. Comme par exemple les multiples cameos, aussi bien de personnages iconiques de cinéma que de séries Tv, ou de comics, dont certains qui apparaissent très rapidement ou alors un de mes gags préférés où un des flics, dans une rue bondée, alors que le méchant se met à courir, hurle Plus un geste ; alors, tout le monde se fige ! Ou alors ce cliché du film policier où le méchant est éjecté d'une vitre par le tir du flic, sauf qu'ici, ça se passe dans une usine, donc pas de vitre ; le gag est de prendre deux vitriers qui vont bien se caler pour que le méchant frappe la vitre, y compris ce dernier à attendre que les ouvriers arrivent !
C'est foisonnant de gags, certains parodiant Basic Instinct, Die Hard, 48 heures, ou encore Le silence des agneaux avec F.Murray Abraham jouant un sosie d'Hannibal Lecter, et bien entendu la trilogie (à l'époque) L'arme fatale, dont l'intro reprend celle du premier film par exemple.
Le problème est que, bien que ça dure que 75 minutes, générique compris, ça manque terriblement de rythme, et il y parfois cette volonté de placer à tout prix la parodie du film du moment ou des tas de gags qui, s'ils ne sont pas exploités intelligemment, finissent par lasser.
Mais il y quand même de beaux restes, un Emilio Estevez qui s'est fait la tête de Mel Gibson, Samuel Jackson avec une perte de cheveux, et un final, avec Bohemian Rhapsody, qui ne peut que reprendre hommage à Wayne's World, sorti un an plus tôt.
Le destin de ce film hors Amérique aura été étrange ; sorti au cinéma en France dans un doublage québécois, aucun succès dans le monde, il a désormais son petit culte du fait des tas de clins d'oeils. Je n'irais pas jusque là, et je conserverais mes barils de ZAZ, mais ça fait son petit effet, suffisant pour divertir.